Le dispositif lancé en métropole en 2018 n’était pas encore arrivé dans le 101e département. L’objectif : inciter les entreprises à recruter des personnes éloignées de l’emploi et leur permettre de s’entraider.
« Aujourd’hui, nous voulons nous engager pour la jeunesse et pour le handicap. » Le représentant de la société Mactoo, qui met au point un système de géolocalisation pour suivre des véhicules en temps réel, vient de rejoindre le « club des entreprises qui s’engagent ». L’objectif : se réunir avec d’autres entreprises mahoraises afin d’agir pour une « société plus inclusive », en recrutant des personnes en situation de handicap et éloignées de l’emploi. Le dispositif, initié en 2018 par le Président de la République, n’avait pas encore été lancé à Mayotte. La BGE, qui aide à la création d’entreprise sur le territoire, a annoncé son lancement ce vendredi 24 février, après avoir répondu à l’appel à projets de la Direction régionale de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (DEETS) qui lui a octroyé 30.000 € pour animer ce réseau.
Déjà une dizaine d’entreprises engagées
« L’objectif est de réunir une quinzaine d’entreprises, souligne Michel-Henri Mattera, directeur de la Deets à Mayotte. Et déjà une dizaine ont annoncé vouloir s’engager. » Aux côtés de Mactoo, de grands groupes comme Total, Colas ou Etic souhaitent rejoindre le club. Mais également de petites structures, telles que la Quincaillerie et alimentation générale de Sophiata Souffou, à Tsimkoura. « Au sein du réseau, les chefs d’entreprises pourront se conseiller et s’appuyer sur les dispositifs existants, souligne Christian Saint-Étienne, directeur de Pôle emploi à Mayotte. Une aide qui n’est pas suffisamment connue est l’emploi franc. Elle permet à un employeur de bénéficier de 15.000 € pour le recrutement d’un salarié. L’an dernier, nous pouvions financer 200 emplois ainsi et nous n’en avons aidé qu’une centaine. Alors qu’il y a un besoin majeur, il y a une sous utilisation de ce dispositif. »
En parallèle, les entreprises peuvent s’appuyer sur un autre outil de Pôle emploi appelé La bonne formation. Il permet aux entreprises d’identifier des demandeurs d’emploi ayant des formations qualifiantes. « Les recruteurs peuvent ainsi être autonomes dans leurs recherches », poursuit le directeur de Pôle emploi.
« Il faut créer de l’emploi »
Pour Saïd Kanbi Saïd, trésorier adjoint de la BGE, « l’objectif de ce club est en effet d’accompagner les personnes éloignées de l’emploi mais également, pour les entreprises, de créer leurs propres ressources et de se développer grâce aux dispositifs existants. » Dans le département où le taux de chômage s’élève à 34% en 2022, soit une hausse de 4 points depuis 2019, et où la moitié des emplois se concentre dans le secteur public, « il faut créer de l’emploi », insiste Michel-Henri Mattera, directeur de la Deets.