La SASU Mayotte Technopôle, l’Association Mayotte Technopôle (AMT) et la Chambre de commerce et d’industrie de Mayotte ont organisé, ce mardi 6 décembre, une visite du chantier de la Technopôle à Dembéni. Une convention de passage de relais opérationnel entre la SASU et l’AMT a été signée à cette occasion.
« Quel bonheur de pouvoir parler de la technopôle pour de vrai ! », se ravit Nadine Hafidou, présidente de la SASU Mayotte Technopôle et secrétaire de la CCI Mayotte, devant l’assemblée présente, ce mardi 6 décembre, à Dembéni pour assister au passage de relais opérationnel du projet technopolitain entre la SASU et l’association Mayotte Technopôle (AMT). La fierté de la présidente est palpable : et pour cause, elle porte le projet depuis 2014 ! En huit ans, l’idée d’une « Silicon Valley mahoraise » – pour reprendre les mots de Soibahadine Ibrahim Ramadani, ancien président du conseil départemental – a su fédérer de nombreux partenaires financiers et institutionnels : le Département, l’État via la préfecture et le ministère des Outre-mer, la communauté d’agglomération Dembéni-Mamoudzou (Cadéma), l’Agence de développement et d’innovation de Mayotte (Adim), l’Agence française de développement (AFD), la Caisse des dépôts, le centre universitaire de formation et de recherche (CUFR), le groupement d’intérêt public « L’Europe à Mayotte », et bien entendu la ville de Dembéni.
Quelques paraphes et signatures plus tard, c’est officiel : l’AMT – présidée par Madi Vélou, conseiller départemental du canton de Dembéni – passe aux commandes de la technopôle, avec pour mission première de l’aménager, et d’en garantir l’ouverture au deuxième semestre 2023. Laboratoires, espaces de coworking, bureaux, résidence de chercheurs, et même espace événementiel… Le nouvel outil a vocation à être une plateforme opérationnelle : un lieu de rencontre pour scientifiques, étudiants et chefs d’entreprises destiné à structurer le tissu économique mahorais, et à accroître son attractivité à l’international. « La technopôle est une brique essentielle dans la construction de l’économie du territoire », estime Thierry Suquet, le préfet de Mayotte.
Pour l’heure, les briques sont bien réelles : la technopôle est un chantier impressionnant. Le site – de plus de 3.000m² – surplombe la baie de Dembéni, avec une vue imprenable sur le lagon. Le bâti s’enroule naturellement autour de la colline pour mieux s’intégrer à l’environnement et profiter d’une ventilation naturelle. L’innovation architecturale – tout en courbes de bois et de béton – pousse Colas, en charge des travaux, dans ses retranchements : « un vrai challenge », admet le représentant de la société. « Non seulement le bâtiment est beau, mais c’est un exploit technique », tranche le préfet.
Donner vie au projet technopolitain
Le chantier, son ampleur, et – il faut bien l’admettre – la vue impressionnent. Mais n’oublions pas l’essentiel : « on est pour l’instant sur un projet de bâtiment, maintenant il faut y mettre de l’activité ! », clame Yannick Mahé, directeur général de l’AMT, devenu officiellement l’exploitant du site, ce mardi. « Notre objectif sera d’accompagner les entreprises mahoraises naissantes, ou désireuses de se développer, sur un ensemble de secteurs clés – juridique, financier, technique et technologique – pour leur permettre de rayonner plus largement aussi bien localement que dans la région », explique-t-il. « Mayotte doit passer d’une économie confidentielle à une économie de marché. » « On ne doit plus avoir un tissu économique seulement constitué de petites entreprises. La technopôle doit pouvoir porter des grosses structures, des sociétés de grande envergure qui iront à l’international », abonde Nadine Hafidou.
D’autre part, la technopôle sera également une porte d’entrée sur les marchés français et européens pour les acteurs économiques de la région. « Les entreprises des régions voisines pourront par exemple profiter des laboratoires pour conformer leurs produits aux normes européennes », indique le DG d’AMT. L’Association Mayotte Technopôle dispose d’environ un an pour concrétiser ses ambitions et ouvrir le site. « Quand vous reviendrez pour l’inauguration, vous verrez des salles colorées, du mobilier et des outils informatiques dernier cri, qui seront à la disposition des entreprises, étudiants et chercheurs », annonce Madi Vélou. Le rendez-vous est pris !