Ce lundi, une réunion autour des différentes manières de financer et accompagner les projets d’économie sociale et solidaire a eu lieu à Combani, dans les locaux de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress). L’occasion de présenter les différents outils qui existent pour accompagner les entrepreneurs.
Se lancer dans l’économie sociale et solidaire (ESS) n’est pas chose aisée. C’est pour cela qu’il existe plusieurs organismes voués à aider les entrepreneurs qui souhaitent créer une entreprise dont le fonctionnement interne et l’activité sont fondés sur la solidarité et l’utilité sociale. C’est le cas de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress) de Mayotte, qui, en partenariat avec l’antenne mahoraise de l’association France Active, a organisé une réunion consacrée à ce thème ce lundi matin, à Combani. Porteurs de projets et structures accompagnatrices d’entreprises étaient réunis pour permettre aux futurs entrepreneurs de mieux connaitre les solutions de financement et d’encadrement disponibles.
« Dans le domaine de l’ESS, on compte généralement sur les subventions. Mais on ne peut pas compter que là-dessus, d’où la nécessité de se rapprocher d’accompagnateurs pour trouver d’autres solutions », insiste Michael Clockers, conseiller entreprise et association pour France Active. C’est dans ce but que la Cress a présenté sa micro-banque Créa-Sol, qui propose des microcrédits professionnels dans le domaine de l’ESS. Ces prêts ne requièrent pas de caution, peuvent aller jusqu’à 15.000 euros et sont remboursables en cinq ans. Le taux d’intérêt est fixe et érigé à 5,9 %.
« Ce microcrédit vise notamment à lutter contre l’exclusion bancaire et cible les personnes qui veulent entreprendre mais qui sont en situation de fragilité financière », précise Faïzina Jary, responsable du dispositif So’defi, qui mobilise les moyens de financement solidaire à la Cress.
Rassurer les financeurs
De son côté, France Active propose notamment une garantie bancaire pour rassurer les financeurs. C’est dans cette même optique qu’elle a créé un prêt solidaire, destiné uniquement aux entreprises dans le domaine de l’ESS, à travers du co-financement avec les banques. Par exemple, si un entrepreneur a besoin de 100.000 euros, France Active va en prêter 50.000 et la banque, l’autre moitié. Un système qui a pour but de rassurer les financeurs. « Nous n’avons pas peur d’accompagner les entreprises de l’ESS qui ont du mal, à la différence des banques. C’est pour cela que nous proposons de les accompagner main dans la main », déclare Michael Clockers.
D’autres organismes accompagnants étaient présents, à l’image de l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom), qui est la banque centrale déléguée de ces départements. Ce dernier peut notamment jouer un rôle de médiateur entre l’entreprise et la banque en cas de refus de crédit. L’Iedom endosse également une mission d’éducation financière, car, si les entrepreneurs maitrisent généralement leur métier de base, ce n’est pas le cas de la partie gestion, finance et administratif.
De nombreux accompagnateurs
L’association BGE (Boutique de gestion espace) de Mayotte était également à cette réunion pour rappeler qu’elle pouvait venir en aide sur la stratégie de l’entreprise. La couveuse d’entreprise Oudjerebou a, elle, présenté son dispositif de test d’entreprise. Pendant un an, il est possible de tester son activité en profitant d’une immatriculation d’Oudjerebou. Le Cabinet Mahorais de Conseil et Pépites Optimum offrent un accompagnement davantage axé sur la gestion, la tenue des dossiers comptables, les questions juridiques et la recherche de financement.
Tous ces acteurs rappellent néanmoins que s’ils accompagnent l’entrepreneur, ils ne peuvent pas faire les démarches à leur place. « On accompagne seulement sur une période, l’entreprise n’est pas assistée », prévient Faïzina Jary.