Le Medef de Mayotte a rencontré le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, le 2 avril, pour évoquer tous les problèmes rencontrés par les entreprises dans un contexte post-Chido. Si certaines mesures ont déjà été prolongées (voir encadré), les discussions ont porté aussi bien sur la crise de l’eau, l’insécurité, les difficultés sur les demandes de renouvellement des titres de séjour pour les salariés ou la gestion du port.
Depuis le passage du cyclone Chido et la tempête Dikeledi, le monde économique s’est senti isolé et écarté de toute concertation pour la reconstruction du territoire. Le Medef Mayotte a, à sa demande, rencontré le 2 avril, le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, ainsi que ses collaborateurs afin de faire un point sur l’ensemble des sujets et rassurer le monde économique qui est très inquiet de leur avenir. Après que Mayotte a été dévastée et ravagée, le monde économique n’est pas épargné avec la destruction totale ou partielle des locaux et des outils de travail, voire la cessation totale ou partielle de l’activité. Les plus de 1.200 demandes du dispositif du chômage partiel avec plus de 12.000 salariés bénéficiaires illustrent bien l’impact et le désastre économique. Pour votre information, ce sont à ce jour plus de 3.650 dossiers satisfaits pour un montant global de 20,1 millions d’euros et une moyenne de 5.500 euros au bénéfice de l’entreprise.
Les chiffres montrent que beaucoup d’entreprises n’ont pas reçu cette aide exceptionnelle. Le Medef Mayotte rappelle que cette aide exceptionnelle est loin de répondre aux attentes des entreprises par mois. Cette rencontre à notre demande était plus que nécessaire pour exprimer notre inquiétude et renouer un dialogue constructif avec les services de l’Etat. A cette occasion, nous avons rappelé au préfet, garant de la liberté d’entreprendre, que notre métier est de créer de l’emploi et de la richesse. Pour cela, nous avons besoin que toutes les conditions soient réunies pour une reprise de l’économie. Plusieurs points ont été abordés comme la reconduction des aides exceptionnelles dans certains secteurs et certaines entreprises. Le président (N.D.L.R. Fahardine Mohamed) dénonce l’absence d’impact de la loi d’urgence avec le bénéfice de l’aide exceptionnelle qui ne répond pas forcément aux besoins du monde économique. Cependant, bien qu’elle ne réponde pas à notre attente, il faudrait la maintenir voir la revaloriser au moins pendant neuf mois (voir encadré).
Demande de renouvellement des titres de séjour
Le Medef Mayotte sollicite l’Etat sur la prolongation de l’activité partielle dont dépend la survie de beaucoup d’activité (voir encadré). Renouvellement des titres de séjours des salariés, apprentis et des salariés : les entreprises se trouvent confrontées à un problème de recrutement et sont en déficit de salariés pour beaucoup du fait du non-renouvellement des titres de séjour ce qui rajoute d’autres facteurs de stress. Factures impayées des collectivités : les entreprises sont mobilisées pourtant des factures antérieures ne sont pas honorées, dès lors, le Medef Mayotte alerte sur les retards de paiement des factures dans un contexte ou le manque de trésorerie est criant. Le président du Medef Mayotte alerte le préfet sur les mouvements sociaux qui se soulèvent dans différentes structures (grande, moyenne, petites ou très petites entreprises) avec comme revendication « la prime Chido ». En effet, les entreprises affaiblies par la situation de crise ne sont malheureusement pas toutes en capacité d’octroyer des primes à leurs salariés. Rappelons que beaucoup d’entreprises ont vu leur infrastructure détruite, d’autres partiellement, des salariés cadres qui quittent en masse le territoire. Il y a nécessité de faciliter l’accès à la garantie décennale qui coûte très cher et malheureusement beaucoup sont contraint d’aller à l’extérieur pour l’obtenir se mettant ainsi hors la loi.
Le problème de recrutement des cadres et leur maintien dans les entreprises privées. Il faudrait rendre le territoire plus attractif afin d’attirer et de retenir les cadres sur l’île. Pour cela, les volets éducation, eau, sécurité, santé, logement… sont à considérer. Revalorisation des aides exceptionnelles pour relancer l’apprentissage : l’aide financière aux entreprises pour l’accueil des apprentis est insuffisante. Il est opportun de la revoir à la hausse afin de donner un coup de pouce à l’apprentissage. Le montant de l’aide exceptionnelle à 5.000 euros pour un recrutement d’un apprenti n’est plus attractif et constitue aujourd’hui un frein à l’embauche des apprentis. : Le Medef Mayotte demande que la relance économique soit au cœur des débats surtout après l’évènement Chido et l’arrêt de l’activité économique qui continue toujours pour certaines entreprises ayant ont vu leurs infrastructures détruites ou lourdement touchées (exemple de la restauration).
La circulation pénalise des candidatures à l’embauche
Le Medef Mayotte demande la pérennisation du dispositif CICE, plus facile à actionner et aura une plus large couverture des entreprises avec une conservation de l’avantage jusqu’à 3.5 SMIC. Il reste aussi mobilisé et force de proposition dans le débat de la loi Mayotte. Il attire l’attention de tous à ne pas conditionner la mise en place de la zone franche à la convergence sociale. Le préfet a profité de cette rencontre pour évoquer l’insécurité. En ce qui concerne l’insécurité, le Medef Mayotte fait part d’un constat d’une amélioration de la situation du territoire même si l’insécurité demeure encore présente. Les roulements ou les tours d’eau mettent en difficulté la reprise d’activité. Il y a beaucoup d’attente sur la troisième retenue collinaire et la deuxième usine de dessalement.
Concernant la mobilité des salariés, les difficultés de circulation sont aujourd’hui telles que beaucoup d’entreprises refusent des candidatures de salariés venant du sud ou du nord de l’île. Sur l’éducation, le préfet de Mayotte très sensible à la formation souligne l’importance d’améliorer le système éducatif. Beaucoup de salariés avec enfants quittent le territoire faute de mieux pour leurs enfants. Sur la gestion du port, Le Medef Mayotte demande que les sorties de conteneurs soient fluidifiées et fortement accélérées pour soutenir le développement économique en souffrance. La lutte contre la concurrence déloyale, notamment la lutte contre le travail dissimulé et le blanchiment d’argent : le Medef Mayotte propose un accompagnement des entreprises désireuses de renforcer leurs bonnes pratiques et leur conformité à la réglementation. Le représentant de l’Etat dans sa réponse se positionne comme accompagnateur de l’économie mahoraise en créant les conditions de sorte à favoriser les actions sur le territoire. Il reconnaît les faiblesses du département mis en évidence par le cyclone Chido. En outre, il affirme leur volonté à accompagner le développement des entreprises par des investissements avec des fonds selon eux disponible.
Après un long échange de manière serein et courtois sur l’ensemble des sujets, il a été identifié quelques pistes de travail dans les mois à venir avec des conférence sociale, foncière et sur la garantie décennale. Le Medef rappelle la nécessité de renouveler les rencontres avec l’Etat et les collectivités locales, particulièrement le conseil départemental, responsable essentiel du développement économique du territoire, afin de lever tous les freins à la relance de l’économie. »
Le Medef Mayotte
L’activité partielle prolongée
Via un décret paru le jeudi 3 avril, plusieurs mesures économiques ont été reconduites pour soulager l’économie mahoraise touchée par le cyclone Chido. Une prolongation a été ainsi actée jusqu’au 30 juin 2025 pour Ia durée d’application de la majoration temporaire des taux horaires de l’allocation et de l’indemnité d’activité partielle pour les établissements situés à Mayotte, le bénéfice de l’allocation d’aide au retour à l’emploi (ARE), de l’allocation de solidarité spécifique (ASS) et de l’allocation des travailleurs indépendants (ATI), « ainsi que la période de référence au cours de laquelle est recherchée la durée d’affiliation à l’assurance chômage et le délai à compter de la fin d’un contrat de travail et avant l’expiration duquel doit intervenir l’inscription comme demandeur d’emploi ou le dépôt de la demande d’allocation ».
Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.