Après six années de préparatifs intenses, le projet « Globe Tour Ylang » de l’association Défi Inter Ylang commence à prendre forme. L’évènement promet de secouer l’ile mahoraise. En effet, la plus grande régate est en phase de se concrétiser. Cette aventure sportive, à consonance culturelle, entend faire rayonner Mayotte à l’échelle nationale et internationale en conjointe coopération avec cinq îles voisines.
C’est aux abords du port de plaisance de Mamoudzou que Frédéric Niewiadomski crée, en 2013, l’association Défi Inter Ylang. Du haut de ses 17 années sur l’île, c’est un Mahorais dans l’âme. Conscient de l’image négative que reflète Mayotte, le président allie sa passion pour l’océan et son amour pour sa localité dans le but d’imaginer un évènement qui va apporter un souffle nouveau à cette étiquette. C’est sur un copier-coller assumé du « Vendée Globe » que l’association calque son projet. « Nous nous appuyons sur ce qui a été réalisé, qui est connu et qui marche », annonce fièrement le porte-parole du GTY. Le « Globe Tour Ylang » s’articule sur Mayotte, « qui sera la plateforme de départ et d’arrivée. Le coup d’envoi est envisagé pour 2022 ». Les voiliers, revêtis de leurs plus beaux drapeaux, vogueront à travers l’océan Indien en empruntant la route d’Ylang pour la première fois lors d’une compétition officielle. Les autres 5 îles participantes : Madagascar, Maurice, Les Seychelles, Moroni et Zanzibar sont à l’honneur à l’occasion de ce road-trip maritime.
Chacune d’entre elles est garante du bon déroulement de cette aventure. « L’objectif est d’impliquer chaque île dans sa découverte et d’offrir un accueil label qualité », prévient Frédéric Niewiadomski. Les organismes de tourismes locaux se chargent de mettre en place des ateliers à thème. Au programme ? Rencontre entre les usagers et les animateurs, échanges thématiques, techniques, professionnelles, traditionnelles et culturelles. « C’est une véritable ouverture sur le monde », s’enthousiasme-t-il. Cet épisode inédit compte révolutionner le domaine de l’aéronautique mahorais.
« Mayotte va se développer uniquement par le bleu »
Cependant, aux vues des infrastructures actuelles, l’île aux parfums n’est pas encore en mesure d’accueillir cet évènement. « Nous prévoyons d’agrandir le ponton de Mamoudzou et de doubler sa capacité d’accueil afin de pouvoir amarrer les navires », ambitionne le président du DIY. Il prévoit d’en accueillir 25. En ce qui concerne la logistique, « 3.000 lits sont attendus pour loger les navigateurs, ce qui est impossible à l’heure actuelle », ajoute-t-il. Le plaisancier reste optimiste car un partenariat est déjà conclu avec la Chambre de commerce et d’industrie (CCI) qui prévoit de faire venir des acteurs extérieurs de l’hôtellerie.
« C’est un gros chantier de l’ordre de 5 millions d’euros », rapporte l’instigateur du projet. « Nous parlons des retombées économiques avoisinant les 20 à 30 millions d’euros, un excellent retour sur investissement », se réjouit-il. Mais Frédéric Niewiadomski souligne aussi les bienfaits de l’aspect « terrestre » du GTY, avec la création de pas moins de 2.500 emplois. « Pas seulement dans le secteur maritime, mais aussi dans ce qu’on appelle l’électron arrière, à l’instar de la restauration, l’hôtellerie et le tourisme. » Si cette course lui tient tant à cœur, c’est surtout dans l’espoir de faire prendre conscience de l’environnement aquatique qui entoure la population : « Nous sommes en train de couler et il nous faut un rayonnement mondial. Mayotte va se développer uniquement par le bleu, car c’est notre richesse première ». Selon lui, le seul moyen d’éradiquer la délinquance omniprésente à Mayotte, c’est en impliquant activement les jeunes dans le projet.
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