L’intercommunalité du sud de Mayotte mise sur son agence spécialisée

Ce jeudi matin, la communauté de communes du sud de Mayotte (CCSud) a organisé, à Bouéni, un séminaire de préfiguration de l’agence intercommunale de développement économique du sud. Une matinée de travail qui a réuni l’intercommunalité et les partenaires du projet, pour présenter et échanger autour des contours de la création de la structure. 

En avril 2021, le conseil communautaire de l’intercommunalité du sud avait validé la préfiguration de l’agence intercommunale de développement économique du sud de Mayotte (Aides). Ce jeudi, les différents points attenants à sa création ont été présenté aux partenaires du projet par la communauté de communes, aux côtés de Gérard Lombardi, expert du CNER (Fédération des agences d’attractivité, de développement et d’innovation) qui intervient sur l’accompagnement à la création de l’agence. Géographiquement, le sud de Mayotte est l’un des territoires les plus éloignés du chef-lieu de l’île. « Vous réunir ici, c’est source d’espoir ! », lance Mouslim Abdourahaman, maire de Bouéni et premier vice-président de l’intercommunalité. 

Un guichet unique au service de la population

Les missions de l’agence intercommunale de développement économique du sud se déclinent sous trois axes, celui de l’entrepreneuriat, de l’employabilité et de l’attractivité du territoire. En plus d’avoir des missions bien précises et de répondre à des objectifs quantifiables, « une agence va être capable de répondre plus rapidement aux besoins », explique Gérard Lombardi. Ce projet a pour vocation d’accompagner les porteurs de projets économiques ou sociaux souhaitant s’installer sur le territoire de l’intercommunalité. « Notre agence se veut être un guichet unique, qui a pour ambition de fédérer l’ensemble des organismes, mais en aucun cas de remplacer les services existants », annonce Ali Moussa Moussa Ben, président de la communauté de communes. 

Au cours de sa présentation, la chargée de mission de la CCSud, Kaouthara Abdou Soilihi, est revenue sur les problématiques qui sont à l’origine de ce projet. En effet, la création de l’agence est partie de plusieurs constats, dont celui de l’absence de données unifiées, avec « des données volatiles et des données pas assez complètes », explique-t-elle. A cela, s’ajoute le faible taux d’emploi sur le bassin du sud et un travail sur l’attractivité du territoire à réaliser. L’idée de l’agence est de créer un outil de proximité au service de la population et permettant la promotion économique de son territoire. « C’est avant tout une porte d’entrée des porteurs de projets et chefs d’entreprises, des administrations et des administrés du sud, mais aussi des acteurs économiques », ajoute la chargée de mission. D’après Gérard Lombardi, cette agence sera vraiment le produit de la réalité économique du territoire, « en passant d’une économie informelle, à une économie plus formelle ».

Le séminaire avait pour objectif de faire un point sur la mise en œuvre de l’agence, mais « à ce stade, rien n’est définitif, ce sont des projections », rappelle Charaffoudine Ramadani Toto, directeur général des services de la communauté de communes. Afin de se mettre en œuvre, l’agence a réuni autour de la table tous les acteurs du territoire, pour développer un projet partenarial. Pour Ali Moussa Moussa Ben, cette étape est « fondamentale avant la création officielle de cette agence, dont vous n’êtes pas seulement les partenaires, mais aussi les acteurs. En effet, l’agence ne peut pas exister sans les acteurs du territoire ».

Une association ou un GIP ?

Plusieurs points restent à configurer, entre autres celui des statuts de ce projet. Deux seraient envisageables et couramment utilisés pour des agences de développement économique, celui de l’association ou du groupement d’intérêt public (GIP). « Les grands principes, c’est d’avoir une structure légère et réactive, partenariale entre le secteur public et le secteur privé », affirme l’expert du CNER. Aussi, une équipe propre à l’agence sera constituée. Pour l’expert, une attention particulière doit être portée au choix des profils, car « l’équipe sera l’une des clés du succès de l’agence ». En conclusion de cette matinée de travail, Ali Moussa Moussa Ben affirme que « ce n’est qu’un début, le travail n’est pas terminé ». L’ambition de l’intercommunalité est de réussir à passer en délibération la création de l’agence en avril, pour espérer un début de fonctionnement d’ici 2024.

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