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Au restaurant le Voulé, avec l’occupation de la rue, « nous avons connu une baisse de fréquentation de 25 %», souligne Nasma Abakar, la responsable de salle.

Les gérants des restaurants aux abords du stade de Cavani expriment leur satisfaction de voir les camps de fortune démantelés et les migrants d’Afrique continentale évacués. Ils espèrent retrouver leur chiffre d’affaires antérieur à l’occupation de la zone.

Les abords du stade de Cavani sont vides, malgré l’évacuation des migrants mercredi, la vie reprend timidement son cours, quelques rares piétons traversent la rue. Au restaurant Le Voulé, situé au fond de l’artère, Nasma Abakar, la responsable de salle a encore du mal à croire que l’occupation soit terminée. « Mercredi, le jour de l’évacuation, j’étais chez moi quand un collègue m’a appelé pour me dire que la rue était dégagée, je croyais que c’était un rêve », s’exclame-t-elle. « Nous espérons retrouver la clientèle. Nous avons connu une baisse de fréquentation de 25 % », précise la salariée, « Beaucoup d’habitués ne voulaient pas venir car ils étaient mal à l’aise avec l’idée d’aller manger et de sortir et de voir des personnes dans le besoin, cette idée leur coupait l’appétit », explique-t-elle.

Reprise des soirées au Voulé

L’équipe du Voulé compte bien reprendre son activité comme avant, le restaurant va rouvrir le soir, les soirées du vendredi ou les soirées salsa, les premiers samedis du mois, vont de nouveau être programmées. La terrasse devant l’établissement devrait également être réinstallée pour y proposer des petits-déjeuners.

A l’autre extrémité de la rue, au snack Le Perchoir (le restaurant est en cours de travaux), l’équipe salue également l’évacuation des migrants. Jouxtant les abris de fortune, le snack a lourdement pâti des événements. « Les clients avaient peur de venir, ils craignaient d’attraper des maladies », raconte Abdallah Charfaune, l’un des salariés. Vendredi en fin de matinée, Mahamoud vient commander un café au comptoir. Habitué du lieu, il commence tout juste à y revenir après des mois d’absence. « Avant, je venais ici tous les jours manger un oubou, mais plus depuis quelque temps. J’étais inquiet du manque d’hygiène avec le camp à proximité », témoigne-t-il. Ces derniers mois, le chiffre d’affaires du commerce était proche de zéro. « Habituellement, nous vendons pour 1.000 euros chaque semaine. Ces derniers mois, nous vendions pour cinquante euros par semaine », illustre Abdallah Charfaune.

A l’arrière de la boutique, des habitants installent des stands pour la foire de la rentrée qui débute en ce début de semaine. Un événement dont les organisateurs espèrent qu’il attirera du monde pour que la vie reprenne aux abords du stade.