« L’économie sociale et solidaire se trouve déjà dans l’ADN des Mahorais »

La conférence régionale de l’économie sociale et solidaire s’est tenue au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou, ce mardi 12 novembre. Un événement coorganisé par la préfecture de Mayotte, le conseil départemental de Mayotte et la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress). L’occasion de mettre en avant les initiatives de ses acteurs.

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Kamaldine Attoumani, président de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress), rappelle avec vigueur que l’économie doit être utile pour tous.

 « L’économie doit être utile pour tous », affirme Kamaldine Attoumani, président de la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire de Mayotte (Cress Mayotte). Ces mots reprennent le propos de Jean Louis Laville, économiste. Ce mardi, au cinéma Alpa Joe, à Mamoudzou, s’est tenue la troisième conférence régionale de l’économie sociale et solidaire (ESS). Cet événement, organisé par la préfecture de Mayotte, le Conseil départemental et la Cress, a permis à plus de 250 personnes de participer aux cycles de tables rondes avec la présence de Ben Issa Ousseni, président du conseil départemental, et Maxime Baduel, délégué ministériel à l’ESS.

Des organisations au service d’un territoire

Selon la loi de 2014 relative à l’économie sociale et solidaire, ce concept désigne “un ensemble d’entreprises organisées sous forme de coopératives, mutuelles, associations, ou fondations, dont le fonctionnement interne et les activités sont fondés sur un principe de solidarité et d’utilité sociale.” Selon le ministère de l’Économie des finances et de l’industrie, l’ESS représente 10% du PIB et 14% de l’emploi privé en France. Durant la conférence, des acteurs mahorais de ce secteur ont pu donner à voir leurs initiatives. C’est le cas de Danjee Goulamhoussen, gérant de Dipak, une société à responsabilité limitée (SARL) spécialisée dans la production de briques de terre. Cette entreprise propose une insertion professionnelle à des personnes éloignées de l’emploi. “Nous sommes dans un bassin de l’emploi assez fragile à Mayotte. Notre secteur d’activité nécessite très peu de connaissances. Nous les accompagnons et nous les formons pour les rendre autonomes sur leur poste de travail”, explique Danjee Goulamhoussen. Son entreprise participe notamment à la construction de chantiers en collaboration avec le rectorat et la Société Immobilière de Mayotte (SIM). Abdillah Boinadi est, lui, président de la coopérative Uzuri Wa Dzia : “Ce sont des éleveurs et des agriculteurs qui ont voulu se structurer pour offrir aux Mahorais des produits de qualités.” Créée en 2019, la société s’inspire d’abord des bouteilles de lait vendues au bord de la route. Neuf associés se sont alors réunis pour constituer une “filière plus sereinement.” Situé à Combani, Uzuri Wa dzi emploie cinq salariés en CDI. “Nous faisons essentiellement du lait caillé pour les manzarakas et les magasins. Nous souhaitons, pour le début de l’année prochaine, faire des yaourts pour les magasins”, annonce le président de la coopérative.

Une “obligation d’entraide existante”

Selon le délégué ministériel à l’ESS Maxime Baduel, la pertinence de ce secteur à Mayotte réside dans sa complémentarité avec les politiques publiques. La Cress collabore actuellement à l’échelle internationale, avec des partenaires en Jamaïque, en Côte d’Ivoire et au sein de l’Union européenne. Pour Kamaldine Attoumani, “l’économie sociale et solidaire se trouve déjà dans l’ADN des Mahorais par l’obligation d’entraide existante dans la société mahoraise.” Un modèle remis en cause par le développement du néolibéralisme selon le président de la Cress.

Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.

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