Ce jeudi 12 janvier, l’Organisation Ingénierie Développement Formation (OIDF) organisait un job-dating dans ses locaux à Cavani : une matinée de rencontre entre diverses structures d’insertion par l’activité économique (SIAE), et la promotion fraîchement certifiée d’encadrants techniques d’insertion (ETI) – une compétence particulièrement recherchée sur le territoire.
De table en table, Justin Plaideau distribue son CV et présente son parcours. Électrotechnicien de métier, le jeune homme vient d’être certifié encadrant technique d’insertion (ETI) au terme de 400 heures de formation à l’Organisation Ingénierie Développement Formation (OIDF). Désormais capable d’assurer – dans son domaine d’expertise – l’encadrement et l’accompagnement professionnel de personnes éloignées du marché du travail, il espère bien décrocher un contrat dans l’une des structures d’insertion par l’activité économique présentes au job-dating organisé ce jeudi 12 janvier dans les locaux de l’OIDF à Cavani.
Un regard circulaire pour évaluer les lieux, quelques pas hésitants… Justin s’assied sur l’une des chaises vacantes. Face à lui, deux représentants du Centre communal d’action sociale de Bandrélé prennent la température. « On finalise la mise en place d’un atelier chantier d’insertion – ACI – pour lequel il ne nous manque plus que l’encadrant technique », explique Islam Hanafi, coordinateur du dispositif. « Il faudra superviser douze agents en insertion sur des travaux de finition : de la plomberie, de l’électricité… ce genre de choses », informe-t-il. Justin pense avoir les épaules pour le poste. « Théoriquement, on nous a donné des bases solides durant la formation ; et grâce aux stages, je sais que je peux prendre en charge une équipe », assure-t-il.
Au cours de la matinée, tout a été fait pour rassurer les potentiels recruteurs sur les compétences acquises par les jeunes passés par l’OIDF : visite du plateau technique, rappels sur l’exigence de la formation dispensée… « Ça nous rassure de voir que les jeunes ont de l’expérience sur ce sur quoi on les attend », admet le coordinateur. « On se dit qu’on va peut-être tomber sur quelqu’un qui s’y connaît bien. » « On cherche la pépite ! », abonde en souriant sa collègue Ynaya Moussa, la conseillère en insertion professionnelle du CCAS (centre communal d’action sociale).
Un métier « en tension »
A quelques mètres de là, Aress Saïd Ali, le directeur de Msikano, l’a peut-être déjà trouvée. « Une journée comme ça, c’est une aubaine ! », se ravit-il. Le jeune cadre cherche à recruter au moins deux ETI avant la fin de l’année, dans le cadre du déploiement de nouveaux projets. « Mais c’est un métier vraiment en tension. La plupart des postulants qu’on reçoit habituellement n’ont pas été formés pour… Aujourd’hui, les CV sont vraiment excellents ! »
« Il y a un manque criant d’encadrants techniques qualifiés à Mayotte », appuie Anli Said Combo, le référent de la formation ETI, mise en place pour la deuxième fois à l’OIDF. Le responsable a pourtant eu du mal à remplir les bancs de sa promotion. Le directeur général de l’organisme, Cédric Lelaidier renseigne : « La demande est là ; les emplois sont là ; les aides et les financeurs sont là… Mais d’une part, on a des difficultés à trouver des jeunes avec une situation administrative qui leur permette d’entrer en formation. D’autre part, Pôle emploi et les missions locales considèrent ETI comme un métier à part entière, alors que c’est une compétence supplémentaire qui s’ajoute à un métier de base [..] et donc nous envoient des jeunes qui n’ont pas les pré-requis nécessaires pour suivre correctement la formation. »
Pour les diplômés, l’avenir s’annonce prometteur : Anli Said Combo rapporte « 99 % d’insertion » pour la première vague d’encadrants techniques d’insertion formés à l’OIDF en 2017.