ETPC ne cesse de se construire depuis une trentaine d’années

Afin de célébrer son trentième anniversaire, ETPC (pour Entreprise de travaux publics et de concassage) a organisée une soirée, ce vendredi, sur le site du groupe à Majicavo-Koropa. Le fabricant de matériaux y a rappelé qu’il a toujours des ambitions pour Mayotte.

Depuis la carrière de Koungou, point de départ de l’entreprise, ETPC (Entreprise de travaux publics et de concassage) est devenue un acteur qui compte dans le domaine de construction à Mayotte. Depuis 1994, on retrouve ainsi le logo ovale et rouge partout, que ce soit chez le particulier qui construit sa maison en parpaings ou sur les grands chantiers qui se multiplient dans tout l’archipel. Portée par un marché du BTP qui ne cesse de progresser à Mayotte, cette branche mahoraise du groupe Colas compte dorénavant 200 personnes réparties sur sept sites (Majicavo-Koropa, Koungou, Iloni, Pamandzi, M’tsamoudou, Combani, Longoni). « On avait des gars qui ramassaient des pierres à la barre à mine pour faire du sable. Aujourd’hui, c’est tout autre chose », fait remarquer Frédéric Polenne. Celui qui est directeur d’ETPC depuis trois ans a invité collaborateurs, partenaires et clients à une soirée anniversaire sur le site de Majicavo-Koropa, vendredi soir. Entre les animations musicales, le buffet et les quiz, il a à la fois refait l’historique de la société et donné quelques chiffres-clé.

Environ 500.000 tonnes de granulats sont fabriqués, chaque année, pour faire du béton avec un marché toujours dopé par les particuliers. « Construire la maison, notamment pour sa fille qui va se marier, c’est un acte très important dans les familles mahoraises. Notre premier domaine, c’est la construction individuelle », rappelle le directeur à ses invités. D’un autre côté, le fournisseur de matériaux a participé à plusieurs grands projets structurants comme l’aéroport de Petite-Terre, le port de Longoni ou la route nationale. En ce moment, il est appelé à travailler avec les entreprises chargées de la construction du Caribus, le premier réseau de transport urbain de Mayotte. Au cours de de son discours et profitant d’un arrêt de la pluie, le directeur a également eu un mot pour les salariés. « ETPC, c’est aussi une aventure humaine. Parmi nous, il y a des collaborateurs qui sont là depuis l’origine. Ils ont connu des conditions et des méthodes de travail qui sont très différentes d’aujourd’hui. Ils sont toujours dans l’entreprise. Ils ont complètement changé de travail, je voudrais leur rendre hommage », insiste-il.

A la chasse aux déchets inertes

C’est l’un des chantiers qui tient à ETPC, la diminution de son empreinte sur l’environnement. Cela passe d’abord à la décarbonation. « On fabrique des matériaux qui ont une empreinte carbone importante, bien sûr, dont particulièrement le béton », indique le directeur, qui promet de proposer prochainement du béton « bas carbone ». Celui-ci reconnait que l’activité des sites a aussi des conséquences sur les habitations autour. Il aimerait rendre son activité plus « acceptable ». « C’est un gros enjeu, c’est notre responsabilité de faire progresser cette acceptabilité », poursuit-il.

Outre la construction, la société renouvelle son activité en s’attaquant à un point sensible à Mayotte, le traitement des déchets inertes. Cela comprend le béton, les briques, les gravats ou le bitume sans goudron. Ramenés dans les sites d’ETPC, et s’ils sont bien triés, les matériaux y sont transformés pour fabriquer du sable ou des gravillons qui peuvent servir à nouveau dans les constructions. Houssamoudine Abdallah, président du Sidevam (Syndicat intercommunal d’élimination et de valorisation des déchets de Mayotte), salue aussi cette initiative, lui qui a fait des pieds et des mains pour faire venir des éco-organismes à Mayotte. Audrey Poletti, secrétaire générale de FMBTP, partage le même avis. La Fédération mahoraise du bâtiment et des travaux publics fait partie des partenaires de cette nouvelle filière. « Le but est de récupérer tous les déchets de la construction », annonce-t-elle, avant de rappeler que « pour que ça soit gratuit, il faut que ça soit bien trié ».

Frédéric Polenne acquiesce. Il sait que le chantier est immense, mais il est sans doute dans les cordes de sa société devenue trentenaire.

Rédacteur en chef de Flash Infos depuis 2022. Passionné de politique, sport et par l'actualité mahoraise, ainsi que champion de saleg en 2024. Passé un long moment par l'ouest de la France, avant d'atterrir dans l'océan Indien au début de l'année 2022. Vous me trouverez davantage à la plage quand je ne suis pas à la rédaction.

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