Le paquebot « MS Insignia » était de passage à Mayotte, ce vendredi, à la mi-journée. Les différents partenaires du secteur touristique sur le territoire ont réservé un accueil haut en couleur aux centaines de passagers venus visiter notre île. Il s’agit de l’avant-dernier navire de la saison, le suivant étant attendu pour le 28 avril.
Réglé comme une horloge suisse, le magnifique paquebot de la compagnie Oceania Cruzis a fait son entrée dans la rade de Dzaoudzi, à 11 heures, ce vendredi 14 avril. Une trentaine de minutes plus tard, une première navette est arrivée sur le ponton des croisiéristes en face du marché de Mamoudzou. À son bord, une équipe technique venue au contact des responsables du comité départemental du tourisme. S’en est suivi ensuite un flot incessamment de touristes, des Américains en très grande majorité (77%) et aussi des Canadiens (10 %). Selon Michel Ahmed, directeur du comité de tourisme de Mayotte, ce sont 80 % des 600 passagers de ce navire qui sont partis à la découverte de l’île Hippocampe en l’espace de cinq heures. Parti de l’île Maurice, le bateau de croisière a fait escale à La Réunion avant de venir faire relâche dans notre lagon et faire route ensuite vers Madagascar.
Entre 120 et 150 passagers avaient choisi une formule d’excursions réservées, autrement dit un circuit payé à l’avance au réceptif Baobab tour qui avait mis des guides à leur disposition. Beaucoup de ces touristes d’outre-Atlantique ont pu visiter la pointe Mahabou, un des hauts lieux chargés d’histoire dans la commune chef-lieu. D’autres avaient choisi de visiter la Petite-Terre avec une séquence découverte du lac de Dziani. Il y avait également des sorties sur le lagon en zodiac et des embarcations pour des circuits d’une durée de quatre heures. Le reste des visiteurs était reparti en excursion libre (en individuel ou en groupe) à bord des taxis vanille lesquels avaient précédemment été briefés sur les circuits découverte (jardin botanique de Coconi, jardin Maore, hôtel Sakouli). Cette escale de l’Insignia à Mayotte a semblé une réussite. Il faut dire que le dispositif avait été travaillé en amont au sein du club croisière lequel regroupe l’ensemble des acteurs concernés par ces visites de touristes, qu’ils soient opérateurs privés ou partenaires publics. Il s’agit d’un dispositif unique, spécifique à notre île, qui s’active avant le démarrage de chaque saison touristique et qui porte sur la totalité des navires programmés. Cela a permis le déploiement d’agents de police nationale et municipale pour sécuriser les circuits, ainsi que l’activation du dispositif des « parents relais » dans le périmètre de Mamoudzou, reconnaissables à leurs gilets jaunes.
Doubler ou tripler le volume des navires
Le passage du paquebot de croisière dans le lagon sera suivi d’un autre, le 28 avril. Il marquera la fin de la saison touristique 2022-2023. Les mouvements de bateaux de croisières reprendront ensuite, vers la fin de l’année, dans le courant du mois d’octobre. Pour le comité du tourisme de Mayotte, après une rupture de deux ans pour cause de Covid 19, cette saison qui s’achève aura permis de roder le dispositif d’accueil en place. Il a démontré également que l’île est à présent en capacité de recevoir encore plus de touristes et de bateaux de croisières. Un travail de démarchage auprès des compagnies de croisières va être prochainement engagé dans l’objectif de doubler ou tripler le volume des navires dans l’année, en particulier de navires de grande capacité, avec 1.000 passagers à leur bord. Il se fera au sein du groupe de pays membres du concept des îles vanille. Notre île ambitionne de faire progressivement du tourisme une industrie profitable à l’économie locale avec un impact certain sur beaucoup de domaines d’activités tels que l’artisanat, le commerce et la restauration. Une voie vers laquelle elle s’était engagée avant la crise du Covid-19, avec notamment, l’organisation de marchés artisanaux à l’arrivée de chaque bateau de croisières.
Pour l’heure, le concept d’une escale de cinq heures est plutôt plébiscité par les professionnels du tourisme à Mayotte, parce qu’il permet d’accueillir une catégorie de touristes non conditionnés par les images négatives que la presse nationale ou internationale peut véhiculer sur le département. Il permet aussi de ne pas faire appel aux capacités d’hébergement de l’île.