Cap sur une meilleure connectivité́ aérienne de îles de l’océan Indien ?

Lors de la deuxième journée du Forum économique des îles de l’océan Indien, ce mercredi, la question des liaisons entre les territoires de la zone a été posée. Mais entre le manque d’attractivité et les taxes, les obstacles sont nombreux.

« Dans notre région, nous ne connaissons pas nos voisins » s’exclame Alan Renaud, ancien ministre des Transports de la République des Seychelles et directeur général d’Air Seychelles. Lui, qui vient pour la première fois à Mayotte, s’étonne d’avoir mis près de 48 heures à venir sur l’île aux parfums. Et pour cause, la déserte entre les îles de l’océan Indien est loin d’être idéale. Lors de la deuxième journée de la quatorzième édition du Forum économique des îles de l’océan Indien, plusieurs acteurs du secteur aérien se sont réunis pour discuter des améliorations de la connectivité des îles de la région.

Une partie de la solution se trouve dans le développement du tourisme des îles, pour Alan Renaud, qui participe au projet « îles Vanilles » qui vise à transformer l’océan indien end destination touristique. « Il y a un travail à faire au-delà des compagnies aériennes pour susciter l’intérêt. Il y a un marché local dans le tourisme » et si ce dernier se développe, les compagnies aériennes civiles suivront, selon le spécialiste des transports. Il dénonce un manque d’attractivité de la zone qui ne permet pas aux acteurs aériens de voir le plein potentiel de la région. Si les différents territoires présentent des caractéristiques parfois très différentes, notamment en termes de législations, de modalités d’entrée, de compagnies aériennes, l’ancien ministre y voit tout même la possibilité de créer une « complémentarité » et une « synergie ».

Les taxes de la discorde

Mais encore faut-il avoir la flotte nécessaire pour s’ouvrir à d’autres destinations. Le nouveau PDG d’Air Austral, Hugues Marchessaux, souligne que la compagnie et sa filiale mahoraise Ewa pourrait imaginer de nouvelles routes, mais leurs moyens sont encore trop limités. « En moyen-courrier, nous n’avons que trois avions, dont un qui a malheureusement des problèmes de moteurs », explique le PDG. Pas de solutions avant 2025 pour la compagnie, alors elle « a dû faire un choix et supprimer certaines dessertes ». « Mais on essaie d’être là où la demande est plus forte », justifie-t-il, dont c’est la première apparition officielle depuis sa désignation au poste mi-octobre.

Si la compagnie n’a pas une flotte complète, elle n’est pas non plus prête à assumer l’augmentation des redevances, qui constitue un frein supplémentaire à l’élargissement de la desserte aérienne régionale.  En effet, dans le cadre du projet de loi de finances pour 2025, la taxe de solidarité sur les billets d’avion (TBSA), dite taxe Chirac, devrait augmenter. Elle passerait de 2,63 euros à 9,50 euros par billet et passager.

Si le projet n’est pas encore voté, certaines compagnies aériennes, comme Air France, ont annoncé vouloir augmenter par anticipation le prix des billets. « C’est un non-sens économique total », commente, stoïque, le nouveau président d’Air Austral. « On doit payer pour décarboner le train, je suis sûr que les Mahorais en sont ravis », ironise l’homme, qui met un point d’honneur à préciser que la compagnie aérienne n’a pas les moyens de prendre en charge cette taxe. « On me fait beaucoup remonter la problématique des prix des billets, mais il faut comprendre que dans son prix, la part qui revient à la compagnie n’est que de 50 % », explique Hugues Marchessaux, alors même qu’Air Austral est régulièrement accusée d’entretenir la vie chère.

Des explications qui n’ont pas convaincu une partie de la salle, qui a exprimé son mécontentement.

Fraîchement arrivée sur l’île, je suis journaliste à Mayotte Hebdo et Flash Infos. Passionnée par les actualités internationales et jeunesses, je suis touche-à-tout. Mon allure lente et maladroite à scooter vous permettra de me repérer aisément.

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