L’économie de Mayotte est fortement ralentie depuis un mois et le début des barrages. Face à cette situation alarmante, la ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, a annoncé la mise en place d’une nouvelle aide aux entreprises lors de sa visite, ce mardi.
La ministre déléguée aux Outre-mer, Marie Guévenoux, s’est entretenue ce mardi après-midi pendant près d’une heure avec différents acteurs économiques de l’île, à la Chambre de Commerce et d’Industrie (CCI), à Mamoudzou. Reconnaissant les grandes difficultés que traversent les entreprises, ayant cumulé crise de l’eau et désormais les barrages, elle en a profité pour communiquer la réponse de l’État à cette situation. Premièrement, l’aide financière aux entreprises mise en place pour pallier la crise de l’eau est prolongée jusqu’en février et voit son périmètre élargi aux entreprises qui ont une dette fiscale inférieure à 1.500 euros. « [Cela] pourrait permettre à 75% des dossiers qui ont été rejetés d’être à nouveau réexaminer et de pouvoir bénéficier de cette aide », déclare la ministre à l’issue de la réunion à la CCI.
Marie Guévenoux a profité de cette rencontre avec les acteurs économiques pour annoncer la mise en place d’une nouvelle aide pour compenser les pertes dues aux barrages « qui empêchent les allers et venues et donc le développement économique et la préservation des emplois ». Cette nouvelle aide va fonctionner sur le même modèle que celle mise en place pour la crise de l’eau. « [Ce sera] une aide forfaitaire, donnée en une fois dans la limite de 4.000 euros et qui correspond à 15% du chiffre d’affaires mensuel », détaille la ministre, qui précise qu’elle sera valable un mois et que le gouvernement va faire en sorte qu’elle puisse être demandée rapidement.
S’il est encore trop tôt pour dire combien d’entreprises vont être éligibles, Marie Guévenoux espère qu’un maximum d’entre elles pourront en bénéficier « puisqu’elles ont évidemment beaucoup souffert ».
L’économie sociale et solidaire « exclue »
On sait déjà que les acteurs de l’économie sociale et solidaire (ESS) de Mayotte risquent de ne pas pouvoir en profiter. « Plus de 90% d’entre eux sont des associations et n’ont donc pas de chiffre d’affaires. Pas de chiffre d’affaires, pas d’aide », interpelle Eirini Arvanitopoulou, coordinatrice à la Chambre régionale de l’économie sociale et solidaire (Cress), à l’issue de la réunion à laquelle elle a assisté. Cette dernière décrit une situation regrettable, 48% des entreprises de l’ESS étant sur le point de fermer, le secteur ayant enregistré un trou financier de plus d’un million d’euros au total et des conséquences pour près de 2.000 emplois en raison des barrages. « Les entreprises de l’ESS sont exclues des aides. Elles doivent être prises en considération car on souffre tout autant que les entreprises classiques », insiste la coordinatrice.