Sur « potentiellement 5.000 salariés » à Mayotte, indique Christian Pichevin, directeur régional des finances publiques (DRFIP) sur l’île, 300 demandes d’activité partielle auraient été formulées à la Direction de l’économie, de l’emploi, du travail et des solidarités (Deets) depuis le début des contestations des Forces vives, démarrées il y a environ cinq semaines, et des barrages toujours en partie en place à Mayotte pour, dorénavant, obtenir un état d’urgence sécuritaire, nous expliquent les barragistes.
La Caisse de sécurité sociale de Mayotte (CSSM) suspend ses actions de recouvrement à l’encontre des entrepreneurs qui ne paieraient pas leurs cotisations. La commission départementale des chefs de services financiers qu’il préside, avec notamment la DRFIP et la CSSM, a aussi débouché sur la possibilité d’accorder un plan de règlement des dettes fiscales et sociales pour permettre un étalement de paiement des cotisations sociales « jusqu’à 36 mois » : « Il faut nous saisir », exhorte le directeur. « Le plan validé s’impose aux créanciers concernés : Ursaaf, DRFIP… » En outre, « on fait en sorte d’accélérer toutes les demandes de Crédits d’impôts pour la compétitivité et l’emploi (Cice), qui n’existe plus que sur Mayotte », renseigne-t-il.
« Des échanges réels et concrets sont en cours »
À l’échelle locale, il ajoute : « C’est très important que le traitement des factures ne traîne pas au niveau des collectivités locales, dont les services eux-mêmes sont ralentis. On insiste sur ce traitement pour que nous nous puissions procéder aux paiements. »
Christian Pichevin informe que, « si le détail n’est pas encore connu », « des échanges réels et concrets sont en cours » avec le gouvernement pour mettre en place un dispositif d’aides afin de soutenir les entreprises dont l’économie est mise à mal par les barrages. Une demande réclamée par l’Intersyndicale réunissant des organisations patronales dont le Medef Mayotte et les chambres consulaires de l’île, et déjà relayée par les services de la préfecture au ministère d’Outre-mer ainsi que l’administration de Bercy. Prudent, il déclare cependant que, l’absence de stabilisation de la situation à Mayotte « peut être un élément de frein », tout dispositif nécessitant une période définie d’application des aides, explique l’administrateur général des finances publiques.
Journaliste à Mayotte Hebdo et pour Flash Infos arrivée en décembre 2023. Mes sujets de prédilection ? Les sujets sociaux, sociétaux, de culture et concernant la jeunesse.