Assises des Outre-mer | Uzuri wa dzia, la première coopérative laitière

À Mayotte, trois projets ont conquis le cœur du jury des Assises des Outre-mer, dans le cadre du concours Innovation. Ainsi, le territoire accueillera bientôt une coopérative de producteurs de lait, des laveries solidaires et un projet d’aide à la mobilité des jeunes. Chaque jeudi, Flash Infos vous présente un projet. Aujourd’hui : Uzuri wa dzia.

Offrir du lait local et des produits laitiers locaux à la population mahoraise, tel est le projet de la coopérative Uzuri wa dzia. Créée en 2018, cette structure regroupe sept éleveurs des quatre coins de l’île, fédérés notamment autour de celui qui tient une laiterie à Mtsangadoua. Possédant chacun de trois à une vingtaine d’animaux (du zébu croisé à la race pure), ces éleveurs ont pour objectif de produire ensemble jusqu’à 500 litres de lait par jour, « pour monter jusqu’à 800 litres » dans un second temps, espère la directrice Élise Cantelé. « On démarre petit avec quelque chose qui fonctionne », explique la responsable mais « les éleveurs sont prêts, ils n’attendent que ça (le démarrage de l’activité, ndlr) ». 

Ce projet a séduit le jury des Assises des Outre-mer, par son innovation (si le lait était transformé à Mayotte, il n’était pas produit localement auparavant), son éco-responsabilité puisqu’il se pose comme une alternative à l’importation, et son dynamisme économique pérennisant l’activité des agriculteurs. Il fait donc partie des trois lauréats mahorais de ce concours et se distingue dans la catégorie « Production économique ». 

Du lait made in Mayotte

Chaque éleveur a investi 6 000 euros, soit 42 000 euros pour l’ensemble des membres de la coopérative. À cette somme de départ s’ajouteront probablement des crédits du fonds européen agricole pour le développement rural (Feader), sollicité par la coopérative – ces crédits représentant « 90 % des investissements », qui s’élèvent au total à 150 000 euros, se réjouit la directrice. Le temps d’effectuer les démarches administratives, de toucher les différentes subventions et de faire venir du matériel, la coopérative espère lancer son activité début 2019.

Ainsi, le consommateur pourra-t-il acheter directement à la laiterie, en épicerie ou encore en grande surface du yaourt, du lait caillé et du lait pasteurisé « made in Mayotte » très probablement dès février. Les produits seront composés à 99 % d’ingrédients locaux (le reste devra être importé, tels que les ferments) et conçus à partir de lait entier, type fermier. « Nos recettes ont pour vocation de travailler le lait de la manière la plus naturelle possible, sans passer par une phase de poudre ou d’homogénéisation » et les emballages seront en carton et en plastique recyclables, souligne Élise Cantelé. La directrice ajoute : « Nous souhaitons mettre l’accent sur la qualité de nos produits en communiquant avec transparence sur la traçabilité et les conditions sanitaires de production ».

À terme, Uzuri wa dzia espère développer la filière, accueillir davantage d’éleveurs et diversifier son offre, avec du fromage blanc, par exemple. Uzuri wa dzia, un projet vertueux renforçant l’activité économique du territoire et offrant au consommateur des produits locaux. 

 

Le concours Innovation des Assises

Sur les 850 candidatures, le jury des Assises des Outre-mer n’a retenu en septembre dernier que 19 lauréats pour l’ensemble des outre-mer dans les 6 catégories suivantes : numérique, mobilité, environnement, culture, production économique, lien social. Chaque lauréat recevra 10 000 euros et pourra compter sur l’accompagnement de l’Institut d’émission des départements d’outre-mer (Iedom), de l’Agence française de développement (AFD) et de Bpi France. Par exemple, le correspondant TPE de l’Iedom assurera quatre entretiens d’appui sur l’année avec les lauréats, qui seront également reçus par l’AFD, et Bpifrance établira un diagnostic complet de chaque projet. En outre, « l’AFD, Bpifrance et la Banque des Territoires faciliteront le parcours des candidats en accélérant leur accès aux réseaux des partenaires chargés de la formation, des garanties et du financement », promet le ministère des Outre-mer. 

 

 

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