Saison sèche : la 3ème la plus sèche depuis 20 ans

Lors de la saison sèche, la pluviométrie à Mayotte et généralement assez faible. A Pamandzi, pour la période allant de mai à juillet inclus, le cumul normal de précipitations devrait être autour de 60mm de pluies (normales calculées sur les 30 dernières années). Cette année, ce cumul est de 24 mm. Le déficit pluviométrique est de -63% par rapport à la normale. L’analyse des données sur l’ensemble des pluviomètres de Mayotte (petite terre + grande terre) permet de dire que ce déficit pluviométrique des 3 derniers mois concerne l’ensemble des communes.

 » En moyenne sur Mayotte, le déficit est de 60% ce qui place ce début de saison sèche comme la 3ème la plus sèche depuis 20 ans », nous confie François Bonnardot, responsable de la climatologie de Météo France dans l’océan Indien. Au mois de juin, la pluviométrie dans le département a enregistré 4mm à Mamoudzou, 11mm à Mzouazia et 33mm à Mtsamboro, d’après les chiffres sortis par Météo France.

UNE CONSOMMATION EN HAUSSE

Cependant, la consommation d’eau à Mayotte ne cesse d’augmenter à raison de 19% sur les 5 dernières années. « Après avoir enregistré une hausse de 4,3% en 2014, la consommation s’accélère encore en 2015 », a précisé l’IDEOM dans son dernier rapport annuel. En 2015, la consommation d’eau à Mayotte était de 8,4% de plus par rapport à l’année précédente. D’autant plus que le nombre d’abonnés est en nette progression de 3% et s’élève à 38 873. Les Mahorais consomment également plus. L’an dernier, son niveau a atteint 206m3 qui est largement supérieur à la consommation métropolitaine par abonné, qui est de 160m3. Une situation qui s’explique par le fait qu’à Mayotte, un compteur alimente souvent de nombreuses familles.

UNE CRISE EST-ELLE ENVISAGEABLE ?

Avec des pluies déficitaires, mais des consommations en hausse, une situation de crise en eau est à prévoir. À l’heure actuelle, le SIEAM (syndicat des eaux et de l’assainissement) possède 15 forages (18,9% de la production en 2014), une usine de dessalement d’eau de mer en Petite Terre (3,3%) ainsi que 6 stations de traitement d’eau douce. Ces derniers servent à alimenter la population mahoraise en eau. Pour autant, elles doivent être suffisamment remplies pour pouvoir fournir la quantité d’eau nécessaire. Une importation massive d’eau en bouteille, comme ce fut le cas en 2015, pourrait également être envisagée.


UNE DESCRIPTION DU CLIMAT MAHORAIS QUI EXPLIQUE L’ALTERNANCE DES SAISONS (source Météo France)

Mayotte est soumise à un climat de type tropical chaud, humide et maritime,caractérisé par des faibles variations de températures journalières et annuelles et des précipitations importantes (plus de 1500mm par an en moyenne sur l’île). Les deux principaux régimes de vents intéressant l’île sont le vent de mousson(chaud et humide, de nord à nord-ouest en été austral) et l’alizé engendré par l’anticyclone des Mascareignes (frais et sec, de sud-est en hiver austral). En liaison avec ces 2 régimes de vents, deux principales saisons caractérisent l’année,l’une chaude et pluvieuse, l’autre plus fraîche et sèche ; elles sont séparées par deux intersaisons plus brèves.

Marine Henquenet

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