La saisie de stupéfiants multipliée par 4,5 en 2018

En 2018, les douanes de Mayotte ont multiplié les contrôles sur l’ensemble du territoire afin de lutter contre toutes les formes de contrebande et les flux financiers illicites. L’accent a notamment été mis sur la lutte contre la contrebande de tabac avec une progression des saisies de 6,5% en un an.

Des résultats de saisies en hausse par rapport  à l’année dernière. Mercredi, la Direction régionale des douanes de Mayotte a présenté ses résultats sur l’année 2018. « C’est un travail contraignant, fastidieux mais la mobilisation des douaniers reste intacte. Ce travail est une nécessité pour le département« , assure le préfet de Mayotte, Dominique Sorain.

« La douane s’est engagée dans une triple mission de protection de nos concitoyens, de soutien économique des opérateurs du commerce international et de perception fiscale« , assure Jacques Brablé, directeur régional des douanes. Elle s’est donc focalisée sur les trafics illicites et notamment le tabac de contrebande. Les saisies de ces produits – sous forme de cartouches de cigarettes ou de tabac brut – sont passées de 3,1 tonnes en 2017 à 3,3 tonnes en 2018, soit une progression de 6,5 % sur le territoire contre 241,1 tonne au niveau national (+1,2%).

Les saisies de cannabis (herbe et résine) ont été multipliées par 4,5 entre 2017 et 2018, passant de 60 à 276 kg. En 2018, quelque 97,4 tonnes de stupéfiants ont été saisies sur le territoire national et en haute mer, soit une progression de 47,4%, et 49,1 tonnes ont été saisies à l’étranger sur renseignement de la douane française (+ 45,3%).

En matière de fraude financière, les manquements à l’obligation de déclarer à la douane le transport de sommes supérieures ou égales à 10.000 euros ont donné lieu à douze constatations en 2018 contre six en 2017, pour un montant total intercepté de 244.000 € (au lieu de 147.000 € en 2017).

La contrefaçon dans le viseur

Depuis quelques années, la France est particulièrement touchée par la contrefaçon, notamment au regard de ses savoir-faire et de la renommée de certaines de ses productions. Pour contrer ce phénomène, les douanes de Mayotte ont réalisé un « focus particulier » sur les risques encourus par les fraudeurs et les dangers pour les utilisateurs de marchandises contrefaisantes. Pas moins de 16.465 articles de contrefaçons ou non-conformes aux normes ont été saisis en 2018 (19.193 médicaments, 10.419 vêtements, 1.092 accessoires personnels et 2.370 chaussures) contre 19.493 en 2017 – 5,4 millions d’articles au niveau national –, « mais cette baisse est la conséquence directe des sept semaines de blocage du port, où sont réalisées la grande majorité des saisies dans des conteneurs, pendant le mouvement social du printemps 2018« , explique Jacques Brablé. « C’est un trafic – un point sur lequel je voulais insister – qui peut également mettre en péril la santé des consommateurs, mais aussi l’économie légale et la création. Il faut rappeler que l’acte d’achat de contrefaçon n’est jamais anodin et peut le mettre en danger« , déplore le préfet.

Sur les questions de santé, à Mayotte, les autorités s’inquiètent de l’engouement de nombreuses femmes pour les produits dermatologiques éclaircissants. En effet, ces produits cosmétiques et autres crèmes sont susceptibles de contenir, selon les cas, des métaux lourds, des allergènes puissants, des solvants nocifs ou des substances cancérigènes. « Outre le risque dermatologique, l’utilisateur de n’importe quel type d’article contrefaisant peut être soumis à des risques électrique, auditif, toxique, d’explosion ou de blessure« , déclare un contrôleur de la brigade nautique des douanes de Mayotte.

Renforcer la protection des entreprises

Dans le cadre de sa mission économique, la douane a renforcé sa relation avec les entreprises dans des objectifs de transparence, de simplification et de dématérialisation. La douane s’attache donc à sensibiliser le consommateur mais également à avertir les entreprises détentrices des droits de propriété. « Nous souhaitons les inciter à renforcer leur niveau de protection contre ce fléau qui met en péril leurs investissements dans l’innovation et menace, par conséquent, leur activité, l’économie et les emplois« .

Et d’ajouter qu' »elle a été l’une des premières administrations à mettre en œuvre la loi pour un État au service d’une société de confiance [dite loi ESSOC, ndlr]. Elle sécurise la chaîne logistique et protège les entreprises contre la concurrence déloyale, concourant ainsi à l’attractivité du territoire mahorais« . Selon le directeur, déposer une demande d’intervention auprès de la douane constituerait déjà un premier rempart contre la contrefaçon.

« L’achat d’une contrefaçon n’est jamais une bonne affaire pour le consommateur, elle ne profite au final qu’aux réseaux d’économie souterraine et de criminalité organisée. N’oublions jamais que sans acheteurs, il n’y aurait pas de vendeurs !« , conclut le directeur régional des douanes.

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