Petits et grands étaient au rendez-vous, vendredi 2 août, pour regarder le film « Koungou ».

Selon les organisateurs, près de 2.000 personnes sont venues assister à la projection du film « Koungou», vendredi 2 août, à Kawéni. Tout au long du mois d’août, le film est projeté dans les villages de Mayotte. Pour de nombreux jeunes, c’était la première fois qu’ils regardaient un film comme au cinéma.

Ce vendredi en fin d’après-midi, près du collège K2 à Kawéni (Mamoudzou), la foule grossissait à vue d’œil. Parents et enfants ont patienté jusqu’à la tombée du jour pour assister à la projection du film « Koungou ». Un long-métrage 100 % mahorais qui traite de la délinquance juvénile joué par des jeunes de Koungou.

Nourainya Loutoufi (à droite sur la photo), adjointe au maire de Mamoudzou, s’est dit « ravie de voir l’engouement de la jeunesse venue en nombre ».

La société de transports Transdev, partenaire du film, organise tout au long du mois d’août dix projections gratuites de celui-ci à travers Mayotte. A travers cette opération, l’objectif est de sensibiliser les jeunes pour refuser la violence y compris en direction de ses bus scolaires hal’O. Alors que le film a débuté avec un peu de retard, en attendant on pouvait entendre en fond sonore des musiques d’ambiance et notamment la chanson « Halo licoli » de l’artiste Naïd réalisée pour Transdev dans le même but, dire « stop » aux violences. L’atmosphère était donc à la fête, ce vendredi soir, autour du collège K2, les familles et les jeunes se sont retrouvés.

« Ravie de voir l’engouement de la jeunesse »

La projection est permise par l’association Kawéni en action, née dans le village en 2022, elle projette des films gratuitement à Mamoudzou afin de rendre le cinéma accessible à tous. « Je suis heureux de partager cette séquence de cinéma en plein air avec vous », s’est exclamé Frédéric Delouye, le directeur de Transdev Mayotte, en amont de la projection. Le film présente l’itinéraire d’Hakim, un lycéen qui rejoint une bande de délinquants à Majicavo. Il explore entre autres les mécanismes qui poussent les jeunes à être aspiré par la violence. Face à la foule venue assister à la séance, Nourainya Loutoufi, adjointe au maire de Mamoudzou, s’est dit « ravie de voir l’engouement de la jeunesse venue en nombre. Comme dans le film que vous allez voir, il y a toujours de l’espoir. Notre souhait est de permettre que chacun puisse respecter l’autre en harmonie et dans la paix », a-t-elle déclaré.

Certains jeunes n’ont pas caché leur émotion devant le film Koungou et ont même versé quelques larmes

Zaïdou est venu avec ses quatre enfants ce vendredi soir, « j’habite à côté et je voulais voir ce film », explique-t-il. A quelques mètres, Izaki, 15 ans, se trouve avec ses copains, « ce n’est pas tous les jours qu’on a l’occasion de regarder un film comme au cinéma », se réjouit-il. Nassuf, 17 ans et Naïla, 18 ans, assis à côté, sont contents « de voir ce film diffusé dans leur quartier et le fait que tout le monde puisse le regarder et en profiter ».  Pour la première fois, ils regardent un film sur grand écran, ils ne sont jamais allés au cinéma.

Après 1h30 de film, le public semble conquis, les spectateurs sont restés jusqu’au bout. Naïla a « kiffé le film, c’est ce qu’on vit au quotidien, parfois j’ai eu les larmes aux yeux », raconte-t-elle. Les organisateurs ont comptabilisé près de « 2.000 spectateurs », soit un immense succès pour le coup d’envoi des projections de « Koungou ».

 Les prochaines projections de « Koungou »

– Vendredi 9 août à M’tsangamouji, à la place Manzaraka

– Samedi 10 août à Mangajou, à la place Manzaraka

– Mercredi 14 août à Koungou, à la place de la Poste, en présence du réalisateur Naftal Dylan et des acteurs du film

– Vendredi 16 août à Majicavo, au parking du collège

– Samedi 17 août à Mamoudzou, à la place de la République, en présence du réalisateur Naftal Dylan

– Jeudi 22 août à Tsararano, au plateau de Tsararano

– Vendredi 23 août à Pamandzi, à la place des Congrès, en présence du réalisateur Naftal Dylan

– Samedi 24 août à Kani-Kéli, au parking du stade, en présence du réalisateur Youssoufa Mass

Toutes les projections sont gratuites et ouvertes à tous.