Comme chaque année durant le mois de ramadan, il devient difficile de se procurer une bouteille de gaz dans les points de vente de Mayotte. Il n’est pour autant pas question de pénurie à proprement parler, mais seulement d’une inéquation entre fournisseurs, consommateurs et bouteilles consignées. Explications.
Chaque année c’est la même chose, les bouteilles de gaz se font rares dès le début du mois de ramadan. Aussitôt livrées, elles partent comme des petits pains. Les chanceux qui arrivent à temps en profitent pour faire du stock et achètent leurs bouteilles par lots. Ceux qui arrivent trop tard partent à la recherche d’un autre point de vente ravitaillé ou attendent la prochaine livraison. Pourtant, la Somagaz nie toute rupture de stock. Leurs services de livraisons sont bien opérationnels, assurent-ils. Même son de cloche chez Total, qui assure d’ailleurs avoir prévu des réserves supplémentaires en vue du mois sacré. Le fond du problème serait pourtant moins mystérieux qu’il n’y paraît : selon plusieurs sources du secteur, les acheteurs mettraient tout simplement plus de temps à rapporter leurs bouteilles de gaz consignées… qu’à les acheter.
En effet, les bouteilles de gaz, une fois vides, doivent impérativement être restituées aux vendeurs afin de pouvoir être à nouveau remplies par le fournisseur. Par la suite, elle sera de nouveau mise en vente. Un cercle vertueux qui ne peut fonctionner qu’à condition que tous les acteurs de la chaîne se coordonnent. Si les consommateurs stockent leurs bouteilles vides ou oublient de les retourner aux vendeurs, le fournisseurs manquent alors vite de contenants pour assurer un service équilibré. Une inéquation qui se ressent davantage pendant la période du ramadan, où la demande est plus forte.
Total, qui assure 12% du marché du gaz à Mayotte, estime à 210 le nombre de bouteilles de gaz qui ne reviennent pas en point de vente chaque mois. Soit 2.520 bouteilles par an. « En parlant avec les consommateurs, on s’est rendu compte qu’ils avaient chez eux de 3 à 5 bouteilles de gaz« , avance Yasmine Saïd, responsable de la communication chez Total Mayotte. « Peut-être que les clients ont peur des pénuries, comme pendant les périodes de grèves ou de blocages, du coup, ils stockent. Durant le ramadan, on cuisine plus, on a donc plus besoin de gaz et on ressent donc les conséquences de ce manque de bouteilles. » Pour inciter les consommateurs à rapporter leurs bouteilles consignées, Total pense même augmenter les prix des consignes dans les semaines à venir, en les faisant passer de 20 à 28 euros.
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