À l’occasion de la cérémonie d’hommage aux policiers morts pour la France qui s’est déroulée vendredi matin dans la cour du commissariat de Mamoudzou, douze policiers de Mayotte ont reçu la médaille d’honneur – échelon argent – de la police nationale.
Au son de la marseillaise ou dans un silence respectueux, au garde-à-vous ou au repos, la solennité était de mise à chaque étape de la cérémonie d’hommage aux policiers morts pour la France qui s’est tenue vendredi matin au commissariat de Mamoudzou. En présence du préfet Dominique Sorain, de son directeur de cabinet Étienne Guillet, du commandant divisionnaire Demeusy et du commissaire Jos, directeur départemental de la sécurité publique à Mayotte, une gerbe de fleurs a été déposée en hommage aux policiers morts pour la France ou victimes du devoir. Cette cérémonie nationale, qui se tient traditionnellement le 8 mai, a vocation à honorer la mémoire des policiers qui ont donné leur vie dans l’exercice de leurs fonctions. Il s’agit autant de saluer l’action de ceux qui se sont illustrés au cours de périodes exceptionnelles, en faisant acte de résistance par exemple, que de rendre hommage aux fonctionnaires morts en service au cours de l’année écoulée, dont les noms sont cités lors de la cérémonie. Si nul décès n’était à déplorer au cours de cette période dans le 101ème département, de nombreux policiers y ont été la cible de violences, et plus d’une dizaine d’entre eux ont été blessés, parfois très grièvement, ces derniers mois. C’est notamment le cas du major Meyer, privé de l’usage d’un œil à la suite d’un jet de pierres dirigé à son encontre au cours d’une intervention délicate sur des violences urbaines à Passamaïnty, en février 2018. « La plupart des policiers blessés – comme les gendarmes par ailleurs – l’ont été par des jets de pierre, autrement dit des caillassages« , rappelle à cet égard le commandant Demeusy.
Récompenser le « sens du service public »
La cérémonie de vendredi était aussi l’occasion de récompenser des policiers particulièrement méritants sur le territoire. Douze fonctionnaires – six affectés à la police aux frontières et six autres au commissariat de Mamoudzou – se sont ainsi vu décerner la Médaille d’honneur de la police nationale, échelon argent. Cette récompense, différente de la médaille pour acte de courage et de dévouement qui vient couronner une action héroïque, vise à honorer la brillante carrière ou le parcours exemplaire d’un « policier méritant, apprécié pour sa manière de servir, son implication au service de l’autre et son sens du service public« , indique le commandant divisionnaire. Policier, « c’est un métier pas comme les autres, au service des autres« , se plaît-il à rappeler. Aussi le fonctionnaire méritant doit-il protéger « les personnes et les biens« , mais aussi « la veuve et l’orphelin« , bien souvent dans l’ombre, avec humilité et discrétion. Il n’est ni un cowboy, ni un « fanfaron« . C’est donc « un travail qui est difficilement appréciable parce que la plupart des citoyens l’ignorent. La meilleure reconnaissance pour un policier, c’est celle de la victime. » Spectateur « 24h/24 » de la détresse de cette dernière, le policier est au plus près de la population. Face à toutes les formes de défiance qui se manifestent actuellement à l’égard de l’institution, il apparaît d’autant plus urgent de rétablir le contact, estime le commandant Demeusy. « C’est tout l’enjeu de la police de sécurité du quotidien [lancée en février 2018, ndlr]. Il faut renouer le lien avec la population. Sans cela, la police ne peut pas être efficiente. Et sans police, il n’y aurait pas de sécurité. »
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