Manifestation en soutien à l’habitante de Bouéni poursuivie pour expulsion illégale, courriers de la mairie de Chirongui demandant aux logeurs soupçonnés d’héberger des clandestins de cesser immédiatement… Les affaires de décasages sont loin d’être terminées.
« Un collectif pour la défense et la protection de la population de Poroani m’a saisie par courrier daté du 22 janvier pour dénoncer une liste de personnes qui logent des immigrés en situation irrégulière dans le village de Poroani. Je vous informe par la présente que vous figurez dans la liste. » Le courrier officiel signé de la mairie de Chirongui est daté du 7 février et exhorte son destinataire « de bien vouloir prendre les dispositions qui s’imposent pour arrêter cette infraction ». Cette mise en demeure précise qu’un courrier accompagnée de cette liste a également été adressé au procureur de la République de Mayotte.
Interrogée par téléphone, une adhérente du CODIM, le Comité pour la défense des intérêts de Mayotte explique : « Certains membres du collectif recensent effectivement les clandestins, les sans-papiers de leur commune et transmettent ces listes à leur mairie ». Nous avons essayé de joindre la mairie de Chirongui pour avoir des explications sur ces courriers – Est-ce avéré que les personnes contactées hébergent effectivement des personnes en situation irrégulière ? La mairie compte-t-elle vérifier que « les dispositions » ont été prises ? Si oui, quand ? – mais nos appels sont restés sans réponse.
Le CODIM solidaire de l’habitante soupçonnée d’expulsion illégale
En attendant la décision de justice qui sera rendue le 5 avril dans l’affaire de cette habitante de Bouéni poursuivie pour expulsion illégale et injure à caractère raciale (voir Flash Infos du jeudi 16 mars), le CODIM a décidé de manifester « tous les week-ends » en soutien à la prévenue, a indiqué Maila Mouhadji, membre du comité. Ainsi, dimanche dernier, une centaine de personnes ont arpenté les rues de Bouéni pour signifier leur soutien à Mme A. Un témoin présent sur place nous raconte : « Il y avait entre 80 et 100 personnes (…) et autant de gendarmes que de manifestants ». Contactée par téléphone, la Préfecture a exprimé son souhait de ne pas communiquer sur le dispositif mis en place dimanche dernier.
D’après un autre témoin, une réunion a eu lieu vendredi dernier au village pour discuter de cette manifestation. Inquiétée, la victime du décasage du 15 mai 2016, hébergée par des amis, a prévenu la gendarmerie et déposé une main courante.
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