Le 15 février dernier, le Département signait une convention de partenariat avec l’association France Volontaires, qui ouvre la possibilité aux jeunes Mahorais de participer à des missions de mobilité dans les pays de la zone océan Indien. Neuf personnes vont en bénéficier au cours des trois prochaines années.
Partir à l’étranger dans le cadre d’un volontariat de solidarité internationale (VSI) est possible depuis 1963. Plus de cinquante ans après sa création, ce dispositif de mobilité fait son entrée à Mayotte pour les trois prochaines années*, suite à la signature le 15 février dernier d’un partenariat entre le Département et l’antenne réunionnaise de France Volontaires pour la zone Afrique australe et océan Indien. L’idée ? « Ancrer Mayotte dans sa région et faire du territoire une plateforme économique dans le canal du Mozambique« , souligne Mohamed Sidi, vice-président chargé de la coopération décentralisée et des affaires européennes. Avant d’insister sur un point : « il est hors de question d’envoyer des personnes non qualifiées car nous sommes en recherche de reconnaissance. » Aussi, les jeunes sélectionnés auront-ils un rôle de « mini-ambassadeur » à remplir aux yeux des élus et dans leur futur terre d’accueil.
Alors pour trouver les neuf perles rares qui auront l’opportunité de vivre une expérience professionnelle dans un pays voisin, « un travail est mené avec la délégation mahoraise de Paris pour les identifier [les étudiants intéressés sur le point de finir leurs études en métropole, ndlr]« , confie Michelle Balourd, directrice des affaires européennes et de la coopération régionale au conseil départemental. À l’échelle locale, le Département sonde la Direction régionale de la jeunesse, des sports et de la cohésion sociale (DRJSCS), la mission locale, Pôle Emploi ou encore le Centre régional d’information jeunesse (CRIJ) de Mayotte.
Entre 41.000 et 59.000 euros pour un an
« Si nous parlons bien de volontariat, les participants ne sont pas bénévoles pour autant« , précise Anne Korszuk, représentante de l’association France Volontaires. En effet, les participants pourront bénéficier d’indemnités mensuelles dites de subsistance, qui évoluent selon le pouvoir d’achat du pays d’accueil : entre 515 et 1.000 euros de revenu fixe, entre 250 et 500 euros pour le logement, entre 200 et 400 euros pour les frais de déplacement ou encore 100 euros pour les frais de communication. Les montants sont relativement différents que vous soyez à Madagascar, en Afrique du Sud, ou au Kenya… »Une mission d’un an représente un coût variant de 41.000 à 59.000 euros. » Des chiffres non négligeables qui expliquent pourquoi les heureux élus doivent répondre à des critères bien précis : avoir entre 21 et 33 ans mais aussi un diplôme avec une certaine expertise.
« Avant de partir, une formation de volontariat d’une semaine est dispensée pour permettre au volontaire de se positionner face à son engagement« , dévoile Anne Korszuk. Et il y a bien évidemment un accompagnement durant toute la période effectuée sur le sol étranger, qui peut aller d’une à trois années : « tout dépend de l’autonomie du volontaire mais bien souvent, nous sommes en contact par Skype ou Whatsapp au moins une fois par semaine, ou tous les jours comme lors du récent attentat à Nairobi. »
Mozambique, Madagascar, Seychelles…
Actuellement, il est encore trop tôt pour connaître la date de départ des trois Mahorais qui doivent bénéficier du programme dès cette année. De même, l’intitulé exact des différentes missions reste inconnu. Chez le voisin réunionnais, 60 % d’entre elles relevaient de projets économiques, tandis que les 40 % restants étaient en lien avec la francophonie. « Nous avons déjà démarché un certain nombre d’organismes au Mozambique, à Madagascar et aux Seychelles« , rassure Michelle Balourd. Et bien souvent, « des offres remontent directement des partenaires et des ambassades, mais nous avisons également en fonction des demandes politiques des collectivités« , ajoute Anne Korszuk. Quelles que soient les destinations et les missions, les participants vont revenir avec « des compétences améliorées et renforcées« , selon Michelle Balourd. Si ce dispositif n’est pas accessible à tous, il a vocation à bénéficier, à terme, à l’ensemble du territoire.
Six objectifs précis dans la région océan Indien
Les objectifs principaux de ces missions de mobilité seront de faciliter la coopération économique entre les acteurs partenaires, d’apporter un appui technique visant à l’accompagnement et à la mise en place de projets, au développement de l’esprit d’entreprise et la promotion des PME ainsi que les échanges économiques et touristiques, d’étudier les marchés locaux et d’identifier les opportunités de connaître la législation spécifique (statistiques, enjeux politiques, socio-économiques), de renforcer l’organisation technique et administrative des organismes partenaires d’accueil, d’informer les acteurs des pays d’accueil des spécificités du marché mahorais et de favoriser la mise en relation. Il s’agira enfin de créer un point focal pour rassembler les structures publiques et privées de Mayotte dans le pays partenaire.
*Le conseil départemental cofinance pour les trois prochaines années la mise en mission d’au moins neuf volontaires mahorais, à hauteur de 15% du coût total.
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