Il faisait beau, tout le monde était venu en famille ou entre amis. Des milliers de personnes se sont amassés au bord de la route reliant le stade du Baobab à Cavani et l’ancienne place du marché à Mamoudzou. Alors que les jeunes s’apprêtaient à prendre le départ, une bande de délinquants surgit de M’gombani semant la terreur sur son passage en caillassant à tout va spectateurs, participants et forces de l’ordre. Après que ces dernières aient dissipé les fauteurs de trouble, l’événement sportif a pu reprendre ses droits, mais l’accalmie fût de courte durée, juste le temps que les garçons finissent leur course. Les échauffourées ont repris de plus belle à quelques minutes du départ des adultes. Des mouvements de foule en provenance du rond-point des manguiers et en direction de M’tsapéré se sont rapidement formés. La police et la gendarmerie essaient tant bien que mal de contenir les voyous. De nombreux spectateurs et coureurs se sont réfugiés dans la MJC du Baobab, le temps que le vent de violence passe. Beaucoup en sont ressortis quelque peu secoués. “J’ai eu très peur. On a entendu et vu les pierres et grenades lacrymogènes voler dans tous les sens”, explique une participante. Les organisateurs n’ont eu d’autres choix que d’annuler la course des grands.
Par la suite, des jeunes d’autres quartiers sont venus se mêler aux affrontements. A l’origine de ce mouvement de violence, probablement les règlements de compte de la veille et des jours précédents entre quelques jeunes de Cavani et M’gonbani, deux quartiers connus pour l’animosité qu’entretiennent certaines bandes entre elles. Déjà l’année dernière des bagarres avaient éclaté à la fin de l’événement lors des concerts et spectacles de danse qui avaient conclu la course, place de l’ancien marché.
Pourtant les autorités avaient anticipé tout débordement en installant un important dispositif de sécurité tout le long du parcours. Mais visiblement, cela n’a pas effrayé les trouble-fêtes. Les agents ont pu néanmoins contenir ce flot de brutalité gratuite. Deux interpellations ont pu être effectuées. Les émeutiers présumés ont été placés en garde à vue.
Au total, une dizaine de personnes ont été blessées par ces jets de pierres. Certaines victimes ont dû être hospitalisées. Sans parler du choc psychologique qu’ont dû subir les personnes qui ont assisté à ces scènes d’émeute urbaine. Jusqu’à présent, la compétition, aux souvenirs des organisateurs, n’avait jamais rencontré de problèmes d’une telle ampleur qui puissent conduire à son annulation. La délinquance l’a emporté sur le vivre ensemble ce jour-là. Un triste 4 juin 2016 qui est malheureusement entré dans les annales de la course de pneus.
GD
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