Après une parenthèse liée au Covid, l’épidémie de gastro-entérite aiguë repart sur les bases de 2018 et de 2019 à Mayotte

Depuis le début du mois de juillet, le nombre de consultations aux urgences pour des suspicions de gastro-entérite aiguë virale explose. Il représentait près d’un tiers des passages au cours de la semaine dernière. En moyenne, pas moins de six enfants se font hospitaliser toutes les 24 heures, dont un dans un état de déshydratation assez sévère. Christophe Caralp, le responsable du SAMU 976, rappelle les bons gestes à appliquer pour enrayer l’épidémie.

Alerte, alerte ! Depuis début juillet, la proportion aux urgences pour des suspicions de gastro-entérite aiguë parmi tous les passages dans le service s’envole, passant de 7.7% (S27) à 27.1% (S33). Cette explosion se ressent également au centre 15, qui concentre 20% des appels ces derniers jours. « C’est une moyenne haute », précise Christophe Caralp, le responsable du SAMU 976. Et aux yeux du médecin, ces pourcentages ne risquent pas de retomber de sitôt. « A priori, nous n’avons pas encore atteint le pic. Il reste entre trois et quatres semaines d’épidémie. »

epidemie-gastro-chm-urgencesL’évolution des quinze derniers jours se rapproche sensiblement des indicateurs observés en 2018 et en 2019, années durant lesquelles le CHM recensait pas moins de 80 consultations hebdomadaires chez les moins de cinq ans. Selon les données du réseau des médecins Sentinelles, la semaine 33 fait déjà état de plus de 70 entrées, contre seulement 17 en semaine 27. Des chiffres qui pourraient s’expliquer par « un relâchement des gestes barrières ». « Nous hospitalisons environ six enfants par 24 heures pour une durée oscillant entre trois et quatre jours, dont un dans un état de déshydratation assez sévère. » Cette inflammation de la muqueuse du tube digestif se déclenche en temps normal « plus tard », en « octobre-novembre ». « Comme pour la bronchiolite, nous sommes complètement décalés en 2021 », soutient Christophe Caralp, encore étonné par la poussée du nombre d’infections respiratoires en juin dernier.

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Un fractionnement alimentaire

Virale et contagieuse, la gastro-entérite aiguë se transmet par les mains et est responsable de diarrhée, de douleurs abdominales et de nausées. « Il faut faire attention à ce que les autres enfants ne se contaminent pas entre eux. » Le remède miracle pour le professionnel de santé ? Pratiquer un fractionnement alimentaire à base d’eau ou de jus de pomme à partir de trente minutes après les derniers vomissements pour éviter toute rechute. « Il faut mettre l’équivalent de deux doigts dans un fond de verre et attendre une dizaine de minutes avant d’en reprendre », conseille le responsable du SAMU 976, avant de préconiser une bonne dose de repos pour reprendre des forces.

Alors que l’agence régionale de santé prévoit une nouvelle vague de Covid-19 d’ici au 15 septembre, il est primordial de faire en sorte que les deux épidémies ne se chevauchent pas dans le but de laisser vacant un maximum de lits. Toutefois, Santé Publique France ne se montre pas des plus rassurantes quant à la saison des gastro-entérites aiguës virales. « Nous poursuivons la surveillance de la GEA. Il est possible que les indicateurs continuent à augmenter… Le cohorte des bébés nés en 2020 moins exposés au rotavirus a fait accroître le nombre d’individus non immunisés ! Nous pourrions observer, en 2021 ou plus tard, des niveaux d’activité GEA inhabituellement élevés. »

Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.

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