Chaque dimanche, le Nyamba Club emmène les apnéistes confirmés et amateurs pour une session de plongée dans les eaux turquoises du lagon. Une pratique cérébrale dans laquelle la recherche de la performance passe au second plan. Immersion aux côtés de Franck Gaultier.
Oubliez la plongée en bouteilles, Franck Gaultier vous emmène pour un voyage dans le bleu profond de l’océan Indien et sans bulles ! Sur le ponton, deux groupes se divisent et montent à bord d’un des deux navires jaunes du Nyamba Club : d’un côté les plongeurs « classiques », de l’autre les apnéistes. L’éducateur sportif en milieu carcéral troque chaque week-end ses baskets pour des palmes. Apnéiste depuis ses 15 ans, l’amoureux des fonds marins partage aujourd’hui sa passion avec les Mahorais en quête de sérénité.
“Le plus important, c’est le relâchement”, prévient d’emblée Franck à ses élèves du jour. Mais avant de prétendre descendre à vingt mille lieues sous les mers, il faut savoir se préparer ! Le visage fouetté par les embruns, les apnéistes écoutent attentivement les consignes. “Tout d’abord, il faut évacuer au maximum le dioxyde de carbone (CO2) présent dans notre corps et le recharger en oxygène (O2). Nous adoptons alors un rythme respiratoire beaucoup plus lent, beaucoup plus profond pour nous détendre au maximum et consommer le moins d’oxygène possible”, détaille-t-il, en bon professeur, avant d’ordonner la mise à l’eau.
Une fois en plein cœur de la Passe en S, les apnéistes descendent, tour à tour et lentement, le long de la corde. “Nous recherchons l’économie dans tout, en évitant les mouvements ou les pensées parasites. Par ailleurs, il faut bien compenser afin d’équilibrer nos oreilles et ne pas risquer de nous percer un tympan.” Un calme qui leur permet de retenir leur respiration et de se concentrer sur leurs sensations tout en décompressant mètre après mètre.
Un appel à la méditation
Pour Laurent, douanier à l’aéroport de Dzaoudzi et novice en la matière, ce sport est avant tout un moment de zénitude : “l’apnée m’aide à améliorer mon niveau de concentration. Dans mon travail, je suis au contact du public et l’apnée m’aide à lâcher prise. C’est une forme de méditation. » Peu importe le niveau, cela demeure, ni plus ni moins, une pratique cérébrale. “En apnée, la seule limite c’est toi. L’apnée, c’est un peu de physique et beaucoup de mental. L’important, ce n’est pas la performance, mais nos sensations pour profiter au maximum de l’instant”, déroule Franck Gaultier. Seul au milieu de l’océan et des poissons, quoi de mieux pour se détendre ?
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.