Les 53 mesures du plan pour Mayotte ont été dévoilées mardi après-midi par la ministre des Outre-mer, Annick Girardin. Au sein du collectif à l’origine du mouvement de lutte contre l’insécurité, entre ceux qui avaient opté pour la politique de la chaise vide et ceux qui avaient choisi de dialoguer malgré tout avec la ministre, les réactions différent.
« On ne peut pas construire dans la peur ! », Maoulida Momed, porte-parole du mouvement contre l’insécurité, reprend la phrase prononcée par la ministre des Outre-mer, Annick Girardin, pour exprimer son mécontentement suite à l’annonce, ce mardi, des mesures du plan de rattrapage pour Mayotte. « Il y a des choses intéressantes […] mais on ne peut pas parler de développement sans la sécurité ! », affirme Maoulida Momed, qui juge les différentes mesures de renfort des forces de l’ordre insuffisantes. « Nous attendions plus de fermeté à la frontière », déclare-t-il, estimant que « les Mahorais sont laissés pour compte » et qu’il n’y a eu « aucune volonté d’entendre ce que nous avions à dire ».
Deux sons de cloche
Autre discours chez les membres qui avaient participé, malgré la consigne du Collectif et de l’intersyndicale de ne pas dialoguer avec la ministre, à la réunion préalable à l’annonce des mesures, mardi matin, en compagnie d’Annick Girardin. Saïd Mouhoudhoiri en était ressorti « confiant ». Les détails du plan de rattrapage sont désormais connus, et il s’en dit relativement satisfait. Saïd Mouhoudhoiri se réjouit qu’enfin un « gouvernement décide de faire un diagnostic et, dans la foulée, propose des choses concrètes ». Dans le plan d’actions proposé, il note « des efforts, qui sont les bienvenus », même s’il déplore des mesures trop « timides » au sujet de l’insécurité, ainsi qu’un « manque de fermeté vis-à-vis des Comores ».
Concernant le statut de Mayotte et la question d’une éventuelle Communauté de l’archipel des Comores, Safina Soula Abdallah, également membre du Collectif, se dit « plus rassurée qu’il y a quelques semaines ». Au sujet de la lutte contre l’immigration clandestine, champ de revendications central du Collectif, elle considère l’arrivée du nouveau sous-préfet spécifiquement chargé de cette question, Julien Kerdoncuf, comme « une très bonne chose ». Elle appelle tout de même à la vigilance. « Tant que l’on n’a pas travaillé avec ce nouveau sous-préfet, on ne peut pas tirer de conclusions ».
L’heure est maintenant à la concertation. « Il faut que l’on se mette d’accord avant toute nouvelle action », assure Saïd Mouhoudhoiri, qui admet que des discussions « musclées » ont eu lieu au sein du Collectif. Avec une partie « apaisée » par les annonces de la ministre (« Hors de question de reprendre les barrages », affirme Safina Soula Abdallah), et une autre qui a l’impression de ne pas avoir été écoutée, le Collectif continuera-t-il à faire front commun ? « On s’est fixés jusqu’à samedi pour analyser en profondeur les mesures et voir comment nous allons réagir », conclut Maoulida Momed.
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