Dans la nuit du 20 septembre, les gendarmes maritimes les ont interceptés en mer au large de Dapani. Ils étaient une trentaine à bord d’un kwassa en provenance d’Anjouan. Selon les déclarations recueillis le jeune homme qui comparaissait ce mercredi serait l’un des passeurs. « Je remplissais de temps en temps le réservoir d’essence et j’aidais mais je ne suis pas le pilote », conteste-il. Malgré son jeune âge, ça n’est pas la première fois qu’il rend des comptes à la justice. Le procureur, véronique Compain rappelle qu’en 2009 « il a déjà été arrêté pour des faits similaires, à savoir pilote de kwassa. Il sait ce qu’il fait. » Et les faits ? Le président mentionne la mise en danger de la vie d’autrui dans la mesure ou il n’y avait ni gilets de sauvetages suffisants pour les trente passagers, notamment des enfants de 3 à 5 ans, ni GPS, ni téléphone mobile en cas de naufrage ou de problème. ?Est-ce que vous savez que la République française interdit l’entrée au sein de son territoire par voie irrégulière ? » L’accusé ne dit rien puis avance un « …oui » hésitant. « Donc vous le savez ! » rétorque Alain Mancini. Le jeune garçon est âgé de dix neuf ans selon les expertises osseuses, mais il est bien frêle. D’ailleurs le président Mancini suspend brusquement la séance…quelques minutes plus tard, la séance reprend, il aurait eu des doutes sur l’âge du prévenu… Son avocat plaide pour la clémence du tribunal et évoque « le travail des enfants qui frappe les pays pauvres et les Comores en particulier. Il n’a pas conscience du danger, c’est un enfant, d’ailleurs la plupart des passeurs que l’on voit ici sont très jeunes. C’est la misère et la pauvreté qui le guident. » Pendant que son avocat tente de lui éviter la prison dans une langue qu’il ne comprend pas ; l’adolescent regarde tout autour de lui, impressionné et peutêtre stressé, il bouge sans cesse ses jambes. Il est déclaré coupable et repart vers Majikavo pour purger une peine d’un an, à sa sortie il fera l’objet d’une reconduite à la frontière. Il est interdit de séjour sur le territoire français pour les dix ans à venir.
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