Deux artistes mahorais ont fait honneur à Mayotte lors de la cinquième édition du festival de street-art Réunion Graffiti, qui s’est déroulé durant tout le mois d’octobre à Saint-André et Saint-Denis, sur l’île intense.
Accompagné par l’association Zangoma, Denis Balthazar et Baba Mbaye ont intégré les équipes composées d’artistes locaux, nationaux et internationaux du festival Réunion Graffiti. « Cette participation de Mayotte constitue une belle promotion de notre territoire », estime Fatima Ousseni, chargée d’organisation pour l’association Zangoma et commissaire d’exposition pour l’événement. À cette occasion, Denis Balthazar a réalisé une fresque au feutre représentant la mangrove de Mayotte, à Saint-André. « Elle rappelle une présence mahoraise locale par cette monstration qu’est la mangrove, qui se veut apaisante, intégrée », commente l’avocate de profession, mais également défenseure de la culture.
Baba Mbaye a, lui, produit une œuvre en lettrage sur un sujet d’actualité, à savoir la situation de l’eau à Mayotte. En bombant « Maaji Kaavu » (« pas d’eau » en shimaoré), l’artiste a voulu représenter une « vérité qui transcende l’époque », selon la commissaire d’exposition. « Chacun au travers de son regard y trouvera ce que cette carence de ressource dit de notre île, de la considération, de l’estime qui est portée à soi », ajoute-t-elle. Cette dernière se réjouit de la participation d’artistes mahorais à l’événement renommé qu’est ce festival, qui existe depuis 2019. « Il est intéressant pour Mayotte d’être partie prenante dans une telle valorisation qui se veut inspirante pour tous et en particulier pour les jeunes en quête de repères structurants. »
L’association Zangoma, qui œuvre pour la valorisation des artistes mahorais, est satisfaite de voir les arts plastiques de plus en plus pris en considération par les différents acteurs du territoire. « Les arts plastiques, qui sont un domaine peu compris du grand public et, conséquemment, peu soutenus par les institutionnels ou sponsors privés, se voient aujourd’hui beaucoup mieux accompagnés », indique Fatima Ousseni.