Un Dzendzé Groove où s’est mêlé artistes de renom et jeunes talents

La troisième édition du festival Dzendzé Groove & cie s’est tenue samedi soir et dimanche après-midi à Labattoir.  Une place très importante a été laissée aux jeunes talents, tandis que plusieurs artistes de renom étaient inscrits au programme. Ambiance était bon enfant dans un savant mélange de rythmes, avec toute la magie du savoir-faire de Diho, professeur de musique et artiste également.

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Pour des raisons de sécurité et pour son retour, le festival Dzendzé Groove & cie s’est déroulé cette année sur le boulodrome du Four-à-chaux, aux abords du lac « Bahar titi » et non sur la plage du Faré comme l’avait souhaité les organisateurs. Ce n’était pas plus mal dès lors que l’organisation a été irréprochable sur tous les plans. Ce festival Dzendzé Groove & cie est une initiative du musicien Diho. De retour dans son île natale après de très nombreuses années passées en métropole, il a eu envie de consolider le secteur musical. Pour ce faire, il a commencé par valoriser le patrimoine culturel. L’édition-pilote s’était dérouleé avec de grands artistes régionaux comme Abou Chihabi, le grand luthier Soundi de Chiconi, El Hadh, Colo Assane et d’autres, notamment des anciens inconnus de la scène musicale, mais célèbres fabricants d’instruments musicaux traditionnels. Ils les avaient réunis pour faire des créations communes dans le but de valoriser les musiques et instruments traditionnels. Cette ambition a dictée les éditions suivantes du festival Dzendzé Groove.

Pour la troisième, l’accent a vraiment été mis sur le croisement de ces instruments et musiques avec le monde d’aujourd’hui pour attirer un maximum de jeunes. En parallèle, Diho a créé l’association Hakouna Matata qui porte officiellement ses différentes actions et lui permet de lancer des ateliers de création avec les jeunes talents. Le principe est simple, les jeunes s’investissent à partir d’auditions organisées en Petite-Terre. Tous les jeunes de Pamandzi et Labattoir désireux de chanter, danser ou jouer d’un instrument viennent aux auditions. Les quinze meilleurs ou les plus investis sont retenus chaque année pour participer à de nombreuses répétitions afin de créer ensemble, à partir de peu, leurs inspirations qui peuvent être de tout sorte, art & by ou autres, de s’en inspirer en leur rappelant leurs racines.

Étienne Mbappé, la classe à la basse

Il faut savoir qu’il existe à Mayotte entre 30 et 35 rythmiques différentes, entre ce que tout le monde connaît et ce qu’on ne connait plus. L’idée est donc de réanimer tout ça chez les jeunes pour que ça les inspire pour des musiques plus modernes et de les aider à se professionnaliser ensuite dans le monde musical. Mayotte connait un manque criant de cadres et d’accompagnement dans ce domaine pour les jeunes, mais également les artistes en général. Et lorsqu’on a la chance de pouvoir devenir un artiste confirmé, le festival Dzendzé Groove devient un moment de mise en lumière. C’est également une occasion de côtoyer les artistes venus de l’extérieur qui ont derrière eux de longues carrières. Pour cette année, Étienne Mbappé, un grand artiste international d’origine camerounaise, a occupé le devant de la scène. Dans son pays natal, il a démarré seul avec sa petite guitare. Il a ensuite décidé de partir s’inscrire au conservatoire à Paris ce qui lui permet d’être maintenant un des meilleurs bassistes au monde. Il a notamment accompagné Selif Keïta, Jacques Higelin et beaucoup d’autres. Il a une expérience très riche. Pianiste, compositeur et orchestrateur de Jazz, Denis Bado a dirigé les orchestres durant cette édition 2023 du festival Dzendzé Groove & Cie. Il assuré la partie instrumentale pendant que les jeunes ont écrit eux-mêmes leurs textes. Quatre groupes se sont succédé sur scène : les jeunes de l’atelier Ewa naissance, Diho, Eliasse (qui a fait une énorme prestation aujourd’hui et revient aux sources après un séjour en métropole), Étienne Mbappé.

Absent de cette soirée musicale, Jeff Ridjali a animé un atelier de danse grâce à laquelle les jeunes ont pu prendre le relais en son absence.

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