Le maoulida shengué célébré en grand à Chiconi

L’inscription du maoulida shengué au patrimoine culturel immatériel (PCI) national est effective depuis juin 2022. Ce chant traditionnel est le premier élément du patrimoine de l’île de Mayotte à figurer dans la liste du PCI du ministère de la Culture. Ce samedi 25 février, le Département organise un grand événement à Chiconi, afin de célébrer l’inclusion de cette tradition locale dans l’inventaire national.

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Organisé par le Département, l’événement a été présenté par Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente, Abdoul Karim Ben Said, directeur du MUMA, Hakim Halidi et Mari Bé Ben Mari Souffou Ben, les deux fundis des communautés mahoraises de shengué.

« C’est une fierté pour Mayotte tout entière et pour tous les pratiquants de cet art culturel, spirituel et artistique », lance Zouhourya Mouayad Ben, vice-présidente du conseil départemental ce lundi, lors de la présentation de l’événement. Ce label national, gage de pérennité pour ce chant traditionnel, marque « une reconnaissance essentielle pour notre société mahoraise ». Les traditions, comme celle du maoulida shengué, connaissent souvent d’importantes variations et peuvent même être fragiles. « Je note, avec satisfaction, que cette tradition est de plus en plus pratiquée par des jeunes. Cette discipline étant jusqu’alors plutôt réservée aux personnes plus âgées », constate l’élue.

L’événement de grande envergure, organisé par le Département en collaboration avec la Ville de Chiconi, va réunir ce samedi 42 associations de communauté de shengué, représentant environ 900 personnes. De 8h30 à 17h, la place Sicotram de Chiconi accueillera donc les différentes communautés du maoulida shengué. A Mayotte, le territoire est divisé en deux zones placées sous l’autorité de deux fundis : la zone nord et la zone sud. Pour Mari Bé Ben Mari Souffou Bé, représentant des communautés du nord, « c’est une réelle satisfaction » de célébrer l’inscription du maoulida shengué.

Un événement pluridimensionnel

Pour cette journée, « il y aura plusieurs dimensions dans le programme », explique le directeur du musée de Mayotte, Abdoul Karim Ben Said. La première sera axée autour de la découverte et de la pédagogie, « pour tous ceux qui n’ont jamais pratiqué de shengué et qui veulent le découvrir, il y aura le matin une initiation au chant, à la danse et à la chorégraphie », ajoute-t-il. En parallèle, des tables rondes et une exposition seront également proposées aux visiteurs. Enfin, la dernière dimension sera plutôt festive et aura lieu tout au long de l’après-midi, avec « une cérémonie de shengué en bonne et due forme, avec les différentes communautés qui seront mises en avant », note le directeur.

Le patrimoine culturel immatériel (PCI) national englobe des pratiques et savoirs dont chacun hérite et qu’il s’efforce collectivement de faire vivre et transmettre. Ce patrimoine vivant découle de la convention Unesco de 2003 pour la sauvegarde du PCI. L’inscription de ce premier élément culturel mahorais permet « de valoriser l’humain, ainsi que la cohésion qui se créer lors de ces événements », affirme Zouhourya Mouayad Ben. D’autres fiches d’inscription au patrimoine culturel immatériel pourraient voir le jour pour le 101e département, notamment sur le debaa, le chigoma ou encore le m’sindzano.

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