Il s’appelle « M’trumé », et c’est le premier gros projet du chanteur mahorais Lokygramme. L’EP sera disponible à partir du 28 juillet, pour le plus grand bonheur de ses fans qui attendent ce moment depuis des années.
Huit chansons, deux featurings et quatre clips… C’est ce qui composent le projet M’trumé de Lokygramme. L’artiste et son équipe ont vu les choses en grand, et proposent aux fans un travail qualitatif. « Le public qui me suit était à la demande de cela. On ne voulait pas faire quelque chose de simple, alors on a pris le temps pour avoir de bons sons », explique le chanteur. Il s’agit de son premier Ep depuis ses débuts en solo en 2017. Il a écrit toutes les chansons et a fait appel à CG-Flow pour composer 90% des morceaux. Ce dernier n’est autre que le compositeur de Maître Gims. Lokygramme a également souhaité s’ouvrir aux artistes de la région, puisque dans cet EP on y trouve un feat avec Meiitod, et un autre avec Ga Ei,l’étoile montante de la musique urbaine malgache.
Ce projet est un nouveau départ pour le chanteur mahorais puisqu’il se met à nu. « Dans cet EP, on me découvre un peu plus car je dévoile toutes les facettes de Lokygramme. J’ai voulu montrer tout ce que je peux faire », affirme-t-il. Il nous propose donc une palette de plusieurs types de musique, tel que la pop, la Soul, ou le R’N’B. Mais cela lui met une pression supplémentaire. « J’appréhende un peu la sortie de cet EP parce que même si je suis sûr de moi, c’est le public qui décide s’il aime ou pas. Mais il fallait le faire et je suis content. »
« La musique à Mayotte a de l’avenir »
Lokygramme s’est plongé dans le monde de la musique depuis le collège. Il a commencé par faire du slam, puis il est passé par la case rap avec un groupe d’amis, pour enfin finir par chanter. « Je me suis concentré sur le chant car c’est ce qui me convient le
plus, je suis plus à l’aise quand je chante », indique-t-il. Et il met un point d’honneur à ne chanter qu’en mahorais. « Si on chante tous en français, il n’y aura personne pour conserver la musique mahoraise. Les chansons mahoraises permettent de promouvoir notre langue. La musique est quelque chose qui ne meurt jamais, et ça fera vivre notre langue encore longtemps », assure-t-il.
Même s’il reconnait que le chemin est encore long pour que les artistes de l’île puissent avoir la même reconnaissance que les autres, il concède tout de même que « la musique à Mayotte a de l’avenir. » Il continue : « je me rends compte qu’aujourd’hui, on a envie de consommer la musique mahoraise, ce qui n’était pas le cas avant. C’est donc un peu plus facile pour ma génération parce qu’on a plus de gens qui nous regardent, qui nous écoutent. On a plus de visibilité avec toutes les plateformes qui existent ».
C’est la raison pour laquelle Lokygramme est plus déterminé que jamais à se faire une place pérenne dans ce milieu
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.