Le résultat du concours d’arts plastiques pour les élèves du 2nd degré, mis en place par l’association Zangoma, a été dévoilé ce lundi 20 juin au cours d’un vernissage au collège de Passamaïnty. Trois prix ont été décernés par le jury pour des œuvres collectives d’élèves sur le thème « Nous ; si on parlait du bonheur ». À cette occasion, de jeunes talents ont été révélés et le public a aussi pu admirer des œuvres d’artistes locaux déjà connus sur l’île.
Le jury du concours d’arts plastiques mis en place par l’association Zangoma s’est réuni ce lundi 20 juin dans l’après-midi pour décerner les trois premiers prix aux classes gagnantes. Les œuvres, réalisées par classes, devaient être conçues sur le thème « Nous ; et si on parlait du bonheur ». « Cette thématique englobe tous les aspects de la vie en commun : le rapport entre les sexes, les communautés, les individus, les sociétés… », explique Simon Njami, le directeur artistique du concours. Elle est en outre particulièrement adaptée à la société mahoraise actuelle qui connaît malheureusement beaucoup de tensions entre les différentes communautés vivant sur l’île. En amenant les jeunes à réfléchir sur le vivre-ensemble, l’association Zangoma espère les amener à en faire plus tard des citoyens responsables et…heureux !
Une collaboration avec le Festival d’Arts Contemporains des Comores
La structure travaille en étroite collaboration avec le festival d’arts contemporains des Comores qui se tient tous les deux ans à Moroni. Les professeurs d’arts plastiques ont ainsi sélectionné deux élèves appartenant aux deux premières classes gagnantes pour y participer en novembre prochain. Le premier, un jeune lycéen de Younoussa Bamana, travaille déjà régulièrement avec l’artiste sénégalais Baba N’daye, qui réside sur le territoire depuis 16 ans. L’autre, Fazad, est un jeune talent de 17 ans révélé cette année. Non scolarisé à cause de problèmes de papiers, il a toutefois été repéré grâce à ses dessins et la principale du collège de Passamaïnty s’est engagée à réussir à le faire scolariser dès l’année prochaine.
L’exposition dévoilait également cette année des œuvres de détenus de la prison de Majicavo et, bien sûr, d’artistes locaux tels que Baba N’daye ou Denis Balthazar, plasticien qui s’occupe du festival d’arts contemporains des Comores aux côtés de l’avocate Fatima Ousseni. « Le grand thème directeur du festival est la connaissance de soi, ce que permettent les arts plastiques », affirme cette dernière qui pense également que cette matière est un bon moyen de travailler toutes les autres grâce à la transdisciplinarité : le français, les maths, la gestion de l’espace, etc. Archimède et Fazad constitueront donc l’équipe qui représentera Mayotte au festival de Moroni. Ils seront en concurrence avec de jeunes artistes venus de tous l’océan Indien : les Comores bien sûr, mais aussi La Réunion, Madagascar, Maurice et les Seychelles.