Bedja signe un nouvel album, « SOS », pour marquer un retour en force dans l’actualité musicale mahoraise. Plus connu pour son goût prononcé pour le zouk love, l’artiste de Pamandzi a décidé de changer de registre cette fois-ci et adopte un style reggae, plus adapté aux messages qu’il veut faire passer auprès du public.
Pas moins de 14 morceaux pour signer son retour dans la sphère musicale mahoraise dans un nouvel album intitulé « SOS », inhabituellement revendicatif, il indexe les manquements vis-à-vis de Mayotte qui ont conduit à cette insécurité sans égal dans le 101 ème département français. Un titre particulièrement éponyme, un cri d’alarme qu’il lance en direction des hautes autorités de l’État face à l’insécurité qui frappe Mayotte et les conséquences désastreuses qu’elle entraine au quotidien pour ses habitants. Lui-même fut victime de cette agression juvénile gratuite dans sa ville de Pamandzi, pris à partie par 25 adolescents délinquants alors qu’il revenait de son footing matinal. « Je me suis demandé ce que j’avais pu leur faire pour mériter un tel traitement de leur part, ne leur ayant même pas adressé un moindre regard ? Cette agression m’a tellement marqué qu’à la fin, j’ai décidé d’exprimer mon ras-le-bol en chanson, qui est aussi celui de milliers de mahoraises et mahorais ».
Lutte contre l’insécurité
Dans « SOS », Bedja ne s’érige pas en donneur de leçons, mais lance quelques pistes qu’il estime pouvoir contribuer à une réflexion globale afin de remédier au plus vite à cette insécurité qui gâche la vie aux habitants de notre île. Un tantinet ironique et sarcastique à travers un morceau intitulé « Gnombé ya pépési » (en shimaoré : le zébu aux longues cornes pointues mais incapable de faire du mal à une mouche), une vieille chanson locale revue, corrigée et modernisée par l’artiste qui tourne en dérision les élus locaux auxquels il reproche de continuer à vendre la départementalisation de Mayotte à leurs électeurs comme étant la panacée. Dans cet album, Bedja aborde sur des notes reggae d’autres thématiques chères à ses compatriotes, des titres sous format single disponibles en streaming et téléchargement payant sur des plateformes numériques spécialisées (i Tunes, Deezer, Spotify, You Tube etc…). Par ce même canal, d’autres morceaux non inclus dans l’album « SOS » sont aussi à découvrir depuis quelques semaines. C’est notamment le cas de « Voulé », dans lequel l’artiste défend cet art de vivre comme « le pilier véritable de notre culture, facteur de cohésion, source de plaisir partagé entre amis, familles et proches ; un patrimoine dont nous pouvons fièrement revendiquer en tant que Mahorais quel que soit le lieu où nous vivons ».
A ses fans qui ne lui connaissaient pas ce nouveau style reggae qu’il chérit maintenant, Bedja, qui sera à l’affiche le 21 juin 2023 dans le cadre de la fête de la musique sur la place du congrès à Pamandzi, explique qu’il le pratique depuis ses débuts avec Babadi qu’il a accompagné, en arrière plan, sur 4 titres, dans l’album « Rahachiri ». L’artiste participera au festival Mila Tsika cette année à Chiconi prévu pour les 21 et 22 octobre.