20 ans du CCEEM : Bilan et perspectives

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Daroussi Ahamadi, au centre, a évoqué des travaux menés par l’Assemblée lorsqu’il était président. À gauche, Rocher Ramchetty, président du CCEE La Réunion et à droite Bibi Chanfi, vice-présidente du Conseil départemental.

Né le 16 juillet 2004, le Conseil de la Culture de lEducation et de lEnvironnement de Mayotte (CCEEM) a fêté ses 20 ans ce mardi. À cette occasion, une conférence était organisée à lhémicycle Younoussa Bamana pour tirer un bilan et évoquer ses chantiers à venir.

Son rôle

Le Conseil de la Culture de l’Education et de l’Environnement de Mayotte (CCEEM) est la deuxième assemblée du département-région de Mayotte avec le Conseil économique, social et environnemental de Mayotte (Cesem). Il a une fonction consultative auprès du Conseil départemental. Il émet des avis sur saisine du Président du Conseil départemental ou sur auto-saisine dans ses domaines de compétences à savoir, la culture, l’éducation et l’environnement. « Le conseil mène un travail en silence, pas un travail médiatique comme les élus », présente Daroussi Ahamadi, ancien président de l’instance entre 2008 et 2011. « Le CCEEM accompagne, conseille mais surtout il apporte la vision de la société civile sur les politiques à mettre en place », précise Ben Issa Ousseni, le président du Conseil Départemental de Mayotte.

Des chantiers marquants du CCEEM

Daroussi Ahamadi est revenu sur des avis marquants de l’assemblée. Par exemple, concernant la départementalisation de Mayotte. « Le CCEEM na pas souhaité émettre un avis favorable ou défavorable. Nous avons dabord demandé que ce processus de départementalisation réponde au développement de Mayotte », se souvient-il. Pendant son mandat, a aussi été porté la volonté de « créer un centre universitaire grâce aux conseils du CCEE de La Réunion ».

L’ancien président a évoqué le Conservatoire national des arts et des métiers (CNAM) de Mayotte. « À un moment il risquait une fermeture, nous nous sommes auto saisis pour que cet organisme reste ouvert. Aujourdhui, le CNAM est existant et propose une palette de formations », se félicite-t-il.

Plus récemment, un travail du CCEEM a été mené avec le Conseil départemental pour la reconnaissance de deux langues mahoraises : le shimaoré et le kibushi comme faisant partie du patrimoine de France. « À la suite de ce partenariat, nous avons été fiers dapprendre ladoption ultérieure de la loi Molac en 2021 », se réjouit Bibi Chanfi, vice-présidente du Conseil départemental en charge du développement économique. Cette loi vise à protéger et promouvoir les langues régionales.

Ses perspectives davenir

Pour son mandat 2024-2027, dans le domaine de la culture, son fil conducteur est de « préserver lidentité culturelle ». L’assemblée veut par exemple « inciter à des travaux de recherche scientifique sur la culture mahoraise, son fonctionnement, ses codes, ses pratiques ».

Pour la réussite éducative, ses membres entendent « promouvoir les initiatives d’éducation populaire », mais aussi « donner une autre vision de la réussite par les voies alternatives à l’école dans les parcours professionnels et professionnalisants ».

Sur les questions environnementales, le CCEEM souhaite notamment « intégrer les risques naturels liés à lenvironnement dans le développement durable du territoire » ainsi qu’ « encourager les investissements massifs sur les énergies renouvelables pour optimiser lefficacité énergétique du territoire ».

De son côté, Ben Issa Ousseni « aimerait que le CCEEM puisse sauto-saisir des dossiers importants tels que la Loi Mayotte pour trouver des solutions aux problèmes que nous connaissons. » Malgré ses 20 bougies, l’existence du CCEEM est en revanche menacée selon l’ancien président : « Je parie que le projet de Loi Mayotte va prévoir la disparition du CCEEM. Mais si à l’avenir, vous vous battez, il va rester », a-t-il fait remarquer aux membres du Conseil. En Guyane et en Martinique, le CCEE a fusionné avec le Conseil économique, social et environnemental régional (CESER).