L’Inrap à la découverte de la plus ancienne mosquée de France, à Tsingoni

Une équipe de l’Inrap (Institut national de recherches archéologiques préventives) fouille actuellement la mosquée ancienne de Tsingoni, dans le cadre des travaux de restauration et de valorisation du site. Cela fait suite à son classement au titre des monuments historiques en 2015. Cette fouille est réalisée sous la maîtrise d’ouvrage de la mairie de Tsingoni. Menée depuis le 3 juillet, l’opération porte tant sur les vestiges bâtis que sur les vestiges enfouis. L’objectif de cette intervention est de comprendre la genèse et l’évolution de ce bâtiment emblématique du patrimoine mahorais, en s’attachant à déterminer la succession des phases d’occupation et de construction. Les investigations, toujours en cours, sont également réalisées sur les abords de la mosquée ancienne et notamment dans l’emprise d’une aire funéraire.

Les fouilles actuelles mobilisent une équipe de huit personnes, composée de spécialistes en archéologie du bâti en archéologie funéraire et en relevé 3D et une restauratrice. Dans la salle de prière, les archéologues ont mis au jour de très nombreux trous de poteaux dans le sol du XVIe siècle, sans doute creusés pour soutenir des échafaudages lors d’une phase de reconstruction de l’édifice.

L’étude des maçonneries a livré les traces en négatif d’éléments de coffrage tissés en fibres et en matériaux d’origine végétale. La présence d’éléments de blocs de corail liés à des murs en grès de sable signale les murs de la première mosquée en pierre. Des enduits polychromes ont également été découverts sous les épaisses couches picturales qui recouvraient le mihrab. Le dégagement de ces couches a mis en évidence des frises sculptées d’entrelacs.

La fouille des murs a permis la découverte inattendue de fragments de papier ancien (proto-tapa) – peut-être une page de Coran –, associés à un clou, déposés dans une niche trilobée condamnée. Cette découverte peut être associée à un geste de protection du lieu de culte. À l’extérieur, les premiers sondages ont mis en évidence six sépultures aux défunts apparemment inhumés selon les rites musulmans puisqu’ils sont placés sur leur côté droit, la tête en direction de La Mecque. La datation de ces sépultures profondes est primordiale pour la chronologie du site.

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1112

Le journal des jeunes

À la Une