Les Naturalistes recadrent Sea Sheperd France

Dans une publicité sur sa page Facebook, Sea Sheperd France avance que ses équipes auraient découvert sur la plage de Saziley un charnier de tortues marines découpées à la machette près du campement des Naturalistes qui y bivouaquent chaque semaine. L’organisation non gouvernementale maritime fait allusion aux dizaines de milliers d’euros perçus de la préfecture pour protéger ces espèces, mais aussi aux dons réclamés en ce sens. « Cette information est fausse et inutilement agressive à [notre] encontre », réplique la structure mahoraise. « C’est mal connaître les pratiques des braconniers que de les imaginer regrouper scrupuleusement dans un même lieu les restes de leurs méfaits. Ce serait encore plus stupide et aberrant qu’ils le fassent en bordure du campement des Naturalistes. La réalité est moins sensationnelle et si Sea Sheperd avait cherché à rencontrer les Naturalistes ils auraient eu l’explication de cette découverte de charnier. »

Avec l’accord du réseau échouage mahorais de mammifères marines et de tortues (REMMAT), les Naturalistes rassemblent sur le site de bivouac tous les ossements de tortues braconnées, dans un souci pédagogique : ainsi depuis près de deux ans, plusieurs centaines de personnes (participants à des bivouacs, randonneurs, visiteurs) ont pu constater l’ampleur du braconnage en voyant cette quantité d’ossements. « Et n’en déplaise à ceux qui cherchent toujours à se présenter comme les meilleurs, voire les seuls, protecteurs des tortues de Mayotte, les Naturalistes n’ont rien à envier à d’autres en matière de bilan. »

Depuis le 1er janvier 2021, les Naturalistes ont assuré 117 nuits de présence sur la grande plage de Saziley et 76 nuits sur les autres plages de la presqu’île. Ces actions ont été menées par 168 bénévoles renforcés depuis le mois de juin par des services civiques et PEC (parcours emploi compétences) mis à sa disposition par la préfecture et la communauté de communes du Sud dans le cadre du pacte de sauvegarde des tortues que Sea Sheperd avait bruyamment contesté. Le résultat de cette mobilisation peut se mesurer sur les faits de braconnage enregistrés par le REMMAT sur la plage de Saziley : 15 cas en 2019, 6 en 2020 et pour l’instant aucun en 2021.

« Nous sommes plusieurs chez les Naturalistes à avoir apprécié dans le passé des prises de position, parfois un peu fracassantes, de Sea Sheperd. Aujourd’hui, l’arrogance et l’agressivité manifestées à l’encontre d’une des associations les plus actives dans la lutte anti-braconnage sont totalement contre productives et portent atteinte à la crédibilité de Sea Sheperd. Nous le regrettons. Les Naturalistes restent disponibles lorsque Sea Sheperd sera disposé au dialogue. »

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