Ce mercredi, soit une semaine pile après les faits, deux jeunes hommes de 23 et 19 ans ont vu leur procès en comparution immédiate renvoyé à la fin du mois de septembre. Dans le cadre de cette procédure, les deux prévenus peuvent solliciter un délai pour préparer leur défense, ce qu’ils ont fait. Les juges devant statuer sur leur maintien en détention, le président du tribunal correctionnel, Bruno Fisselier, a donné tout de même des indications sur leurs rôles présumés dans l’émeute de Kawéni.
Le premier est un futur père de famille qui vit dans le quartier SPPM2. Il lui est reproché une participation aux faits alors qu’il était cagoulé et des dégradations d’une dizaine de voitures et de deux scooters à coups de pierre. Surtout, il aurait lancé des cailloux sur au moins trois policiers. Reconnaissant sa présence sur les lieux des affrontements, il dit « s’excuser » tout en prétendant ne pas avoir participé aux violences.
Plus jeune, le deuxième vient de finir un CAP en installation de sanitaires et vit aussi à Kawéni. Au cours de l’émeute, il aurait volé des papiers d’un homme et un scooter avec deux circonstances aggravantes, le fait qu’il soit masqué et en réunion. En tout, une vingtaine de personnes et d’organisations figuraient parmi les victimes dans ce premier procès.
Estimant que les deux prévenus ne présentent pas de garanties suffisantes et qu’il y a des risques de concertation, le tribunal a choisi de les laisser à la prison de Majicavo. En effet, l’enquête suit son cours. Trois mineurs au moins devraient être présentés ces jours-ci devant le juge pour enfants pour de mêmes faits. D’autres suivront au rythme des interpellations.
Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.