La députée de la première circonscription de Mayotte est intervenue, ce mardi, à l’Assemblée nationale. Alors que la métropole s’inquiète du manque d’eau à cause des sécheresses successives, elle a rappelé que le sujet était plus que récurrent à Mayotte lors de cette séance de questions au gouvernement. « Chaque foyer mahorais subit actuellement les coupures institutionnalisées avec des robinet secs deux jours par semaine de 17h à 7h du matin. Sans compter les coupures intempestives sans alerte et qui laissent les habitants sans eau courante parfois durant trois jours d’affilés. Je vous laisse imaginer le cauchemar logistique pour les malades, les enfants, les personnes âgées, la cuisine et l’hygiène… Cette situation aurait-elle été tolérée sur le territoire hexagonale ? », a-t-elle demandé. Selon elle, le plan d’urgence Eau Mayotte de 2017 est « un échec ». Le rehaussement d’un mètre de la retenue de Combani et les travaux à l’usine de dessalement de Pamandzi (qui ne produit toujours pas au niveau attendu) sont ainsi pointés du doigt pour leurs faibles résultats. Signé en août 2022, le contrat progrès à hauteur de 411 millions d’euros doit permettre justement que le syndicat des Eaux de Mayotte (ex-Smeam) et son délégataire, la SMAE, réalisent les investissements nécessaires. Pour la parlementaire, il s’agit d’une chimère. « C’est la troisième fois que l’État passe un contrat sans aucun résultat avec une institution notoirement défaillante et actuellement sous le coup d’une enquête du parquet national financier. Nous, Mahoraises et Mahorais, ne pouvons pas attendre que l’on nettoie les écuries d’Augias, mais que vous vous mettiez d’accord et au travail pour enfin nous fournir de l’eau potable et entamer les travaux pour la deuxième usine de dessalement (N.D.L.R. à Longoni) et pour la troisième retenue collinaire (N.D.L.R. à Ourovéni, à Ouangani) ! », déplore-t-elle.
Dominique Faure, ministre déléguée chargée des Collectivités territoriales et de la Ruralité, lui a répondu dans un hémicycle pratiquement vide. « La sortie durable de la crise repose sur une part plus grande à donner aux usines de dessalement », fait-elle valoir, indiquant que celle de Grande-Terre doit produire 16.000m3 d’eau par jour, puis « 48.000m3 d’ici 2032 ». Côté Petite-Terre, les travaux doivent augmenter « au plus tôt » la capacité de production de plus de 2.000m3 d’eau par jour. La retenue collinaire est, quant à elle, prévue en 2032 pour une production de 5.000m3 par jour. Concernant la menace de grande pénurie pour cette année à cause d’une pluviométrie trop faible, « le gouvernement se tient prêt à agir et réagir, en lien avec les acteurs locaux, en cas de sécheresse importante ».
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