Le 24 novembre dernier, la police nationale de Mayotte était destinataire d’une information relative à un enlèvement et séquestration sur la commune de Brandrélé par deux hommes s’identifiant comme fonctionnaires de la police aux frontières. Ces derniers, présentant tous les attributs de la fonction (T-shirt noir siglé spécifiquement GAO, brassard police, ceinturon d’arme) circulaient à bord d’un véhicule automobile de type Duster, de couleur blanche à l’identique de ceux utilisés par ce service.
Rapidement prise en charge par les enquêteurs de la police judiciaire, la victime déclarait avoir été arrêtée et conduite à l’intérieur du véhicule au motif qu’elle ne pouvait pas justifier d’un titre de séjour. Vulnérable au regard de sa situation administrative, elle devait s’acquitter de la somme de 200 euros en espèce pour obtenir sa libération. Mis en fuite par les habitants du quartier, les occupants du véhicule prenaient la direction de Mamoudzou, où ils étaient finalement interpellés par les policiers de la brigade anti-criminalité du service territorial de sécurité publique à Tzoundzou.
Placés immédiatement en garde à vue pour enlèvement, séquestration et extorsion aggravée, ils étaient formellement reconnus par la victime. Au cours de l’enquête, ils reconnaissaient procéder à de faux contrôles de police de clandestins en vue de leur soutirer de l’argent. Au domicile de l’un d’entre eux étaient découverts des effets vestimentaires liés à la fonction de policier. Une fausse carte de police était également retrouvée.
Il apparaissait que le véhicule Duster était un ancien véhicule de la brigade anti-criminalité de la direction territoriale de la police nationale, réformé et vendu au domaine public. Les deux individus, dont un mineur de 17 ans, reconnaissaient avoir, à raison de trois à quatre fois par semaine depuis un mois environ, tenté d’extorquer à multiples reprises de l’argent à des clandestins. Les gains reconnus de cette activité s’élevaient approximativement à 10.000 euros.
À l’issue des mesures de garde-à-vue, les intéressés étaient déférés le 26 novembre devant le parquet de Mamoudzou en vue de leur passage en comparution immédiate. Le majeur était écroué à la maison d’arrêt de Majicavo tandis que le mineur était placé sous contrôle judiciaire.
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