Des non-scolarisations dues « aux tensions sur le bâti scolaire »

La Fondation JeanJaurès, un think tank considéré social-démocrate, a publié un article intitulé « L’école dans les territoires ultra-marins, les problématiques de la non-scolarisation ». Ses auteurs Jeanne Belanyi, directrice de l’Observatoire des outre-mer de la Fondation Jean-Jaurès, et Antoine Plancke, professeur en Guyane, analysent “les fortes disparités d’accès à la scolarisation qui sont à l’œuvre en outre-mer, notamment en Guyane et à Mayotte”. Selon eux, la démographie croissante y joue un rôle. D’après un rapport d’information 2023 sur l’évaluation de la loi pour une école de confiance, à Mayotte, “les effectifs scolaires représentent 35 à 40% de la population, contre une moyenne nationale de 18%. La moitié des Mahorais sont âgés de moins de dix-huit ans, soit une proportion plus de deux fois supérieure à la moyenne (22%)”.

D’autres facteurs jouent, par exemple le retard chronique en matière de construction d’établissements scolaires, comme le souligne un rapport sénatorial en 2022 : “le taux de scolarisation est de 77,9% à Mayotte et de 77,7% en Guyane. Il est principalement dû aux tensions sur le bâti scolaire », tensions évaluées à un “retard de dix ans dans la construction d’écoles, de collèges et de lycées “ en Guyane. Les auteurs soulignent aussi l’existence de mesures discriminatoires contre l’inscription d’enfants dans des écoles primaires. “Le Défenseur des droits a fait état de réticences de la part de certaines municipalités à inscrire sur les listes scolaires les enfants de nationalité étrangère, hébergés au domicile de tiers ou dans des quartiers d’habitat informel. Dans plusieurs décisions, le juge administratif a établi l’existence de pratiques discriminatoires consistant à exiger, pour la scolarisation d’enfants étrangers, des pièces justificatives non prévues par le code de l’éducation “.

Les auteurs rappellent que le ministère estime le nombre d’enfants non scolarisés en maternelle à 2.800 en Guyane et à 6.200 à Mayotte.

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