Crise de l’eau 2 : le SNE-FSU exprime sa solidarité

« La situation de pénurie d’eau dans laquelle sont placés les Mahoraises et les Mahorais est humainement et sanitairement inacceptable. Le SNE-FSU (N.D.L.R. Syndicat national de l’environnement – Fédération syndicale unitaire) exprime sa totale solidarité avec l’entièreté des résidents mahorais. Cette situation est d’autant plus inacceptable qu’elle est le fruit d’une incurie récurrente des différents responsables publics et des opérateurs privés ayant une responsabilité, directe ou indirecte, dans la gestion de la ressource et la distribution d’une eau de qualité au robinet de la population, telle que le prévoit la règlementation.

Si le risque de pénurie est identifié de longue date avec de premières alertes dès le début des années 1970, les réponses n’ont jamais été à la hauteur de ce risque : succession d’une gestion ponctuelle des crises avec le recours abusif à des solutions provisoires, vite oubliées jusqu’à la crise suivante, sous-estimation du besoin en eau potable lié au déni démographique et migratoire, effets du changement climatique sur la raréfaction de la ressource en eau mobilisable trop longtemps ignorés, insuffisance chronique d’investissements sur la connaissance, la protection des ressources en eau et pour des infrastructures durables efficientes et pérennes et absence d’organisme public à même de financer et garantir la bonne utilisation de l’euro investi.

La crise actuelle n’était et n’est toujours pas une fatalité et les seules incantations n’y répondront pas! Pour la population mahoraise, l’accès à l’eau sans contrainte et dans les plus brefs délais est la priorité absolue au-delà de la gestion d’urgence de la pénurie provocant les restrictions. Même s’il déplore la gabegie environnementale qu’elles pourraient constituer, le SNE-FSU estime que des mesures d’exception existent et doivent être prises sans délai (transport d’eau, unités de traitement d’eau…). L’État et les autorités locales ont le devoir de décider et de s’en donner réellement les moyens. Mayotte doit sortir au plus vite d’une gestion de l’eau se résumant au traitement d’une succession de crises de plus en plus graves. Pour ce faire, l’État doit mettre en œuvre sans délai les mesures inscrites aux documents de planification (SDAGE Mayotte…) : connaissance des masses d’eau, fiabilisation des réseaux de distribution, projections à cinq, dix et trente ans des besoins en eau, choix des investissements les plus responsables et les plus résilients, programmation à court et moyen terme des investissements nécessaires. »

Mayotte Hebdo vise à contribuer au développement harmonieux de Mayotte en informant la population et en créant du lien social. Mayotte Hebdo valorise les acteurs locaux et les initiatives positives dans les domaines culturel, sportif, social et économique et donne la parole à toutes les sensibilités, permettant à chacun de s'exprimer et d'enrichir la compréhension collective. Cette philosophie constitue la raison d'être de Mayotte Hebdo.

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Mayotte Hebdo n°1112

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