Coup de filet du parc naturel marin

Au cours d’une mission de suivi des populations d’holothuries, lundi dernier, les agents du Parc naturel marin de Mayotte ont observé deux filets de pêche posés sans surveillance entre l’îlot Sada et la plage.

Ces deux filets, marqués par des bouées non identifiées étaient étendus sur 70 mètres de long chacun dans une zone récifale par 20 mètres de fonds. Comme aucun pêcheur ni aucune embarcation n’était visible dans le secteur, un inspecteur de l’environnement du Parc a procédé à son appréhension. Lors de la remontée du filet, les équipes ont pu observer du corail piégé dans ses mailles : ce dernier a été aussitôt remis à l’eau. Malheureusement, le corail, une fois cassé, a peu de chance de survie.

Pour rappel, à Mayotte, la pêche au filet n’est autorisée que pour les pêcheurs professionnels et dans certaines conditions : immatriculation du filet par le numéro du navire, signalement par des bouées de jour et par des feux de nuit, filet ayant été déclaré auprès des affaires maritimes.

La présence permanente du navire de pêche à moins de 100 mètres du filet est obligatoire afin d’éviter tout risque de capture d’espèces réglementées telles que le napoléon, le perroquet à bosse, la raie manta, le grand requin marteau, les tortues marines, les cétacés, les dugongs et d’autres espèces (liste complète dans l’arrêté préfectoral n°2018/DMSOI/601 du 28 juin 2018).

Par ailleurs, dans le lagon la pêche au filet est limitée à la capture des poissons pélagiques comme les pêche-cavales, les bonites ou les bécunes (makro, pwéré ou miché en shimaoré). Les prises accessoires (= autres espèces) ne doivent pas représenter plus de 20% des captures sinon elles doivent être rejetées vivantes afin de pouvoir assurer un renouvellement des ressources.

De plus, la pêche au filet est interdite dans les zones et chenaux internes des mangroves, à l’aplomb des zones d’herbiers et de récifs coralliens vivants afin d’éviter les prises accidentelles et la destruction directe d’espèces dans ces lieux clés de nourrissage et de nurseries marines.

Les contrevenants sont passibles d’une peine pouvant aller jusqu’à 22.500 euros d’amende.

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