Contre les tomates non conformes, la préfecture tire la sonnette d’alarme

 « La vente et la distribution à titre gratuit de tomates font l’objet d’une surveillance renforcée pour une durée de 150 jours », indique un arrêté signé par le préfet de Mayotte, François-Xavier Bieuville, daté du 13 novembre. Une décision prise alors que les prélèvements pour l’année 2024 lors des actions de saisies ont révélé « 100% de non-conformité à la règlementation française en termes de résidus de produits phytopharmaceutiques » contre 91 % entre 2017 et 2024. De fait, à partir de maintenant, tout vendeur de tomates doit pouvoir « justifier immédiatement de leur origine et provenance par un moyen documentaire de traçabilité tel que facture d’achat, bon de livraison, contrat d’achat, permettant d’identifier la provenance du lot détenu » ou présenter un certificat d’analyse attestant qu’elles ne contiennent aucun pesticide interdit en France. En l’absence de ce document, « une mesure administrative de retrait du marché et de destruction sera mise en œuvre », préviennent les services de l’Etat. Sur ces produits, on retrouve en particulier du diméthoate, un pesticide interdit en France depuis 2016.

Pour prendre le mal à la racine en empêchant la production de ces tomates non conformes à Mayotte, le préfet a également pris un arrêté pour détruire des cultures maraîchères non déclarées sur des parcelles agricoles occupées illégalement. Une décision prise alors que des produits phytopharmaceutiques non homologués ont été saisis en forte présence directement au champ par la direction de l’alimentation, de l’agriculture et de la forêt (Daaf) et l’Office français de la biodiversité (OFB). Les douanes et la gendarmerie maritime en ont aussi saisi plus de 900 kilogrammes de marchandise entre 2023 et 2024. « Ces cultures conduites illégalement et ayant une forte probabilité d’être contaminés par des produits phytopharmaceutiques non homologués constatées sur les parcelles des propriétaires publics ou privés seront détruites après l’accord de ces derniers », promet l’arrêté.

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