Avec une dizaine de films à son actif depuis 2016, le réalisateur, producteur et scénariste mahorais Anlygne se lance dans un nouveau projet avec l’écriture d’un long-métrage, dont plusieurs scènes seront tournées à Mayotte. Portrait d’un autodidacte de 27 ans, destiné à se faire un nom dans le milieu cinématographique.
« Ce qui était un passe-temps est devenu une passion, puis mon métier. » Au bout du fil, Anlygne se la joue discret lorsqu’il s’agit de déballer son parcours professionnel. En licence AES (administration économique et sociale), le jeune homme de 27 ans ne s’épanouit pas « spécialement ». Puis vient 2016, l’année du « déclic pour le cinéma » quand il commence à filmer ses camarades de promo et sort Tous responsable, qui comptabilise 800.000 visionnages.
La suite n’est qu’une série de succès, mais aussi et surtout de rencontres. La plus importante ? Celle avec Wil Aime deux ans plus tard « Il m’a inspiré ! Depuis ce jour-là, on ne s’est plus lâchés, on partage la même vision et les mêmes objectifs. » De cette connivence née la structure Chaque Détail Productions. D’abord acteur, comme dans Le Procès (23.7 millions de vues sur Facebook), Anlygne passe petit à petit derrière la caméra et à l’écriture. Ensemble, les deux amis produisent Le Gendre Idéal, qui fait un carton lors d’une séance exceptionnelle organisée en avant-première au Grand Rex en 2019 devant plus de 2.500 personnes.
Émotion et originalité
L’autodidacte se forme sur le tas, avec l’envie « de transmettre de l’émotion » et « d’apporter de l’originalité ». Tout cela avec un seul mot d’ordre à l’esprit : « rester soi-même ». « C’est un milieu très compliqué, car que l’on soit connu ou non, cela demande énormément de budget et de confiance de la part des distributeurs », admet l’originaire de Pamandzi, parti en métropole à l’âge de 17 ans.
Avec cinq nouveaux films à son compteur, Anlygne enchaîne les expériences aux côtés de Wil Aime. Toutefois, il travaille aussi en parallèle sur un long-métrage. Son premier grand projet comme il aime le définir. « C’est un sujet qui parlera à tout le monde. » Envisagé avant la fin de l’année, le tournage doit se dérouler en Hexagone, au Canada et à Mayotte. « Il y aura quelques scènes pour illustrer l’image et l’histoire de mon île, mais je veux garder tout cela secret pour le moment. »
Si le réalisateur et producteur mahorais se montre confiant pour dénicher des figurants et des acteurs sur place, il a également conscience du chemin à parcourir pour espérer une diffusion en 2023, avant l’ouverture des festivals en avril-mai. En ligne de mire : le volet financier. « Ce serait au minimum trois millions d’euros, mais c’est faisable avec les aides publiques, les partenariats et les co-productions », dévoile l’habitant de Tours. Confiant du destin qui est le sien, Anlygne vit aujourd’hui un rêve éveillé, comme dans un film. « Il faut être patient et ne jamais abandonner ! »