Concours : Les 48h Smartphone, les grands gagnants dévoilés

Organisé par le centre universitaire de formation et de recherche, en partenariat avec l’association « Sur les pas d’Albert Londres », le rectorat de l’île, Planète Jeunes Reporters et la direction des affaires culturelles de Mayotte, le concours demandait aux participants de réaliser entièrement un reportage sur un Smartphone en seulement 48 heures. L’exercice n’a pas été facile, mais beaucoup ont relevé le défi. Vendredi 2 avril, au CUFR, on découvrait les 14 films en compétition, les 3 autres hors compétition, mais surtout les grands gagnants.

L’attente a été plus longue que prévu pour les participants du concours « Les 48h Smart-phone ». Si la cérémonie de remise de prix aurait dû se dérouler plus tôt, la crise sanitaire a quelque peu bousculé le calendrier. Elle a finalement eu lieu plus de six mois après le lancement de la compétition. Cette première édition à Mayotte – la deuxième au niveau national – a rassemblé 17 films, 14 en compétition et 3 hors compétition. Composé d’une journaliste, d’un responsable du pôle culture du centre universitaire de formation et de recherche (CUFR), ou encore des représentants de l’association « Sur les pas d’Albert Londres » basée à Vichy, le jury a décerné quatre prix : deux mentions spéciales du jury et deux grand prix du jury, pour les sections « lycées et collèges » et « tout public ».

concours-48h-smartphone-gagnants-devoiles-Certains se sont démarqués par la qualité de leurs reportages tant sur le fond que sur forme, à l’instar de deux lycéennes de Chirongui en collaboration avec leur professeur Cyril Castelitti. Elles ont pointé du doigt les pesticides, souvent mal utilisés, qui se trou-vent dans les aliments à Mayotte. Nasrine, l’une des membres de l’équipe, a tout donné pour ce projet. « Je m’attendais à gagner parce que j’avais décidé de participer au con-cours pour réussir », précise-t-elle. Alors que sa coéquipière Asma était moins confiante. « Quand j’ai vu les vidéos des autres concurrents, je me suis dit que nous n’avions pas nos chances. » Les filles ont finalement réussi à séduire le jury puisqu’elles ont obtenu le plus grand prix dans leur catégorie.

 

De futurs cinéastes et journalistes

 

concours-48h-smartphone-gagnants-devoiles-Un autre groupe d’élèves a également attiré l’attention des jurés. Scolarisés au lycée des Lumières à Mamoudzou Nord, où ils suivent l’option cinéma-audiovisuel, Nima-Salma, Léanne et Tsontso ont reçu la mention spéciale du jury. Même s’ils ont démontré leur sa-voir-faire dans leur film sur le sport au lycée, ils ont aussi dû faire face à la réalité du terrain. « La principale difficulté a été la spontanéité car nous avions seulement 48h et nous ne pouvions pas prévenir nos intervenants à l’avance », raconte Nima-Salma. Mais le groupe n’a jamais songé à abandonner. « Nous avons voulu participer pour l’expérience, pour dire que nous avons participé à au moins un concours à Mayotte », ajoute sa camarade Léanne.

La quasi totalité de ces jeunes ont un rapport particulier avec la vidéo : certains veulent travailler dans le cinéma, d’autres dans le journalisme. Le concours « Les 48h Smart-phone » était donc un exercice pratique qui a conforté leurs choix d’avenir.

 

Nima-Salma, 17 ans

De la photo à la vidéo il n’y a qu’un pas

concours-48h-smartphone-gagnants-devoiles-Du haut de ses 17 ans, Nima-Salma sait exactement dans quel domaine elle veut travailler plus tard. « J’aimerais être réalisatrice ou scénariste », indique-t-elle d’emblée. Le cinéma est plus qu’une passion, elle veut en faire son métier. Pourtant, la lycéenne se pré-destinait à autre chose. « Au départ, mon premier amour était la photographie, puis au fur et à mesure, je me suis passionnée pour la vidéo », relate Nima-Salma. C’est donc tout naturellement qu’elle s’est inscrite en section cinéma au lycée des Lumières. L’adolescente souhaite poursuivre ses études supérieures dans ce domaine en intégrant une licence audiovisuelle parcours cinéma. Pour l’heure, elle se consacre aux vidéos qu’elle fait au lycée puisqu’il lui est difficile d’en faire en dehors, par manque de matériel. Nima-Salma déborde d’imagination et elle veut pouvoir l’exprimer. « Ce que j’aime dans la vidéo, c’est le fait d’écrire et de réaliser mon propre projet », précise-t-elle. Participer aux 48h Smartphone était donc une évidence pour elle. Le concours et la consécration qu’elle a eue marque le début d’une longue carrière pour elle.

 

Léanne, 18 ans

Tout pour le cinéma

concours-48h-smartphone-gagnants-devoiles-Léanne fait partie des lauréats qui ont reçu le prix mention spéciale du jury. La vidéo est tout ce qui l’importe depuis des années. « Je filme depuis toute petite. Avec mes frères et sœurs, nous réalisions des films », raconte-t-elle. Aujourd’hui, elle filme tout ce qui attire son regard. « J’ai la chance d’avoir le matériel pour pouvoir m’entraîner en dehors du lycée, alors j’en profite », sourit-elle. Si ses parents étaient réticents au début, « ce n’est pas forcément ce qu’ils voulaient que je fasse », ils ont désormais accepté le choix de leur fille et l’encouragent même à aller plus loin. Son rêve ? Évoluer dans le cinéma en tant que cadreuse. Raison pour laquelle elle a voulu s’inscrire en section cinéma au lycée des Lumières. Après son baccalauréat, elle compte bien continuer sur cette lancée.

 

Nasrine, 18 ans

Future journaliste

concours-48h-smartphone-gagnants-devoiles-Grande timide, Nasrine n’est à l’aise que lorsqu’elle parle de vidéo. Elle est attirée par ce média depuis qu’elle a 11 ans. « C’est ma passion, j’aime ça et ça ne s’explique pas », souligne-t-elle. La lycéenne en classe de terminale au lycée Tani Malandi à Chirongui souhaite devenir journaliste dans l’audiovisuelle. En attendant d’intégrer une école de journalisme, elle s’essaye au métier par ses propres moyens. « J’aime bien regarder la chaîne Arte et ensuite, j’essaye de reproduire la même chose. Je m’entraîne à faire des reportages avec mon portable, je filme et fais le montage toute seule », dit-elle fièrement. Et son acharnement a payé puisque Nasrine et sa camarade ont remporté le prix du jury, soit la plus grande récompense, dans la catégorie lycées et collèges. Cette consécration encourage la jeune fille à poursuivre son rêve pour ensuite être utile à son île. « Nos professeurs nous disent souvent que nous sommes l’avenir de Mayotte et que nous devons la développer. Alors après mes études, je veux revenir travailler à Mayotte parce que c’est chez moi », affirme-t-elle, les yeux remplis d’espoir.

 

Asma, 19 ans

La vidéo, un simple passe-temps

concours-48h-smartphone-gagnants-devoiles-Participer au concours 48h Smartphone était un challenge pour Asma, car cette dernière n’a jamais réalisé de vidéo sous forme de reportage. « Il m’arrive de me filmer, ou de filmer les paysages que je vois, mais ça ne va plus loin », avoue-t-elle. Le domaine de la vidéo ne l’attire pas spécialement, elle aimerait plutôt se consacrer à l’audio. « Je veux être journaliste, mais ce que j’aime le plus ce sont les podcasts », indique-t-elle. Cela ne l’a pas empêchée de s’investir complètement dans le reportage qu’elle a réalisé avec sa camarade Nasrine et son professeur. « J’ai bien aimé ce nouvel exercice parce qu’avec la vidéo, nous pouvons exprimer ce que nous ressentons sous différents angles », reconnaît Asma. Après ce projet, la jeune femme entrouvre les portes du journalisme audiovisuel, augmentant ainsi ses opportunités.

Mayotte Hebdo de la semaine

Mayotte Hebdo n°1111

Le journal des jeunes

À la Une