La créativité n’est pas le seul apanage des jeunes. Femme passionnée par la nature, Laudoria Caze a des doigts de fées, créatrice de la structure Lodofactory. Elle transforme en bijoux toutes les matières naturelles et végétales qui lui tombent sous la main.
Du bois, des coquillages, de la noix de coco, tout est bon pour Laudoria Caze. Elle s’en sert pour matérialiser son inspiration et le fruit de son imagination. « Chez moi, l’inspiration se fait par image. Lorsque je vois une matière, je la touche et tout de suite, j’ai une image de bijou et je le fabrique », explique-t-elle. La professionnelle n’a pas besoin d’aller loin pour chercher son matériel. Il se trouve au pied de sa porte. « La plupart des matières en bois viennent de mon jardin. J’ai la chance de disposer d’un avocatier, un jacquier, un manguier et un ylang-ylang », précise-t-elle.
Dans ce métier de créatrice de bijoux, Laudoria Caze est une autodidacte. Elle a appris toute seule à transformer la matière végétale et naturelle en lui donnant « une nouvelle forme, un nouveau corps, plus précieux ». Sans détour, elle explique que cette nouvelle passion lui est venue lorsqu’elle s’est installée à Mayotte il y a 13 ans. « Je ne savais pas que l’on pouvait transformer la noix de coco, c’est ici que je l’ai découvert en arrivant. J’ai alors eu une révélation et me suis dit que c’est ce que je veux faire ».
Structurer la filière de l’artisanat
Laudoria Caze rejoint par la suite le cluster de l’artisanat dont elle est aujourd’hui la secrétaire. Créé, il y a quelques mois, celui-ci a vocation à structurer la filière de l’artisanat de l’île aux parfums. Cette grande défenseure de son secteur d’activité estime que le territoire dispose de très bons artisans qui méritent d’être connus au-delà des frontières mahoraises et de l’Océan indien. Mais pour cela, « il reste encore quelques détails à structurer », selon elle.
La créatrice veut se faire connaître et elle ne s’impose aucune limite. « Je vise tous ceux qui aiment mes bijoux. Le plus important est de montrer Mayotte au reste du monde à travers notre savoir-faire », affirme cette véritable passionnée. Consciente de l’état actuel de sa structure, Laudoria Caze n’envisage pas encore de se lancer dans la vente de ses produits à l’international ni sur les réseaux sociaux, car elle pense être « encore trop petite pour une telle aventure. » Elle estime que « le but du jeu n’est pas de se tirer une balle dans le pied, mais de monter les marches les unes après les autres et je ne suis pas pressée. Quand on choisit ce métier, il ne faut pas être pressé parce qu’on sait que ça vient au fur et à mesure avec le temps. »
Pour le moment, cette créatrice de bijoux made in Mayotte se contente de produire, avec quelques exhibitions de temps à autre. Ses ventes sont encore timides, mais elle ne s’inquiète pas, car elle est convaincue que le succès sera bien au rendez-vous dans un avenir proche.