La brique de terre comprimée, « un matériau naturel, propre à la culture mahoraise »

Au lycée professionnel de Dzoumogné, une soixantaine d’élèves en certificat d’aptitude professionnelle (CAP) ont construit un muret à partir de briques de terre comprimée (BTC). Un matériau local et avantageux remis au goût du jour dans le cadre de la treizième édition de la Semaine de l’Industrie.

Au fond de la cour de récréation du lycée de Dzoumogné spécialisé dans les filières du bâtiment, les élèves en certificat d’aptitude professionnelle (CAP) coulent du béton. Tous participent à la création d’un muret en brique de terre comprimée ou compressée (BTC), à partir de la roche rouge des terres mahoraises. Dans le cadre de la treizième semaine de l’Industrie, qui a lieu du 18 au 22 novembre, une soixantaine de lycéens de l’établissement se sont initiés à cette technique de construction locale.

Le rectorat de l’académie de Mayotte souhaite en effet mettre à l’honneur son utilisation, notamment sur le chantier actuel du futur lycée des métiers du bâtiment de Longoni. Christophe Gluseck, inspecteur en sciences et techniques industrielles auprès du rectorat, insiste : “C’est un matériau naturel, propre à la culture mahoraise.

Un avantage thermique

Sur le chantier, les élèves en tee-shirts oranges sont répartis par groupe de travail. Certains définissent les armatures, d’autres, en suivant le plan de construction, divisent des briques. Fabrice Villain, professeur au collège de Dzoumogné, explique le projet de ce chantier : “C’est une commande de travaux de supérieur hiérarchique par le rectorat. C’est un matériau avec un avantage thermique, car il absorbe la chaleur, surtout ici à Mayotte.” Tous les enseignants des filières des CAP constructeur de réseaux de canalisations, de travaux publics et maçon, ont participé au projet. Des filières qui correspondent à la première étape du gros œuvre d’un chantier. Au lycée de Dzoumogné, ils sont aussi initiés à la lecture de plans, dès leur première année de formation. “C’est ce qui fait la différence pour devenir un bon ouvrier”, d’après le professeur. Ce dernier poursuit : “Nous faisons un travail de gérance d’un chantier comme le recyclage de matériaux. En partenariat avec tous les enseignants des filières concernées. Chacun va travailler selon son jour de travail et procéder au montage avec les élèves.”  Un projet qui doit être livré à la fin de cette semaine ce vendredi 22 novembre.

Une initiation assurée par Art.Terre

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L’association Art.Terre était présente afin d’initier les élèves à la composition de ce matériau.

Dans la salle de CDI de l’établissement, l’association Art.Terre anime un atelier de sensibilisation à la brique de terre comprimée de Mayotte. Cette association promeut ce matériau dans les divers établissements de l’île. Selon Melvyn Gorra, animateur au sein de l’association Art.Terre, “les sociétés ont toujours fait en fonction des matériaux disponibles pour pouvoir développer des techniques.” Devant une vingtaine d’élèves, l’animateur a démontré le processus de fabrication de ce matériau. Devant sa table, plusieurs matières : eau, gravier, argile, sable, limon, caillou. À tour de rôle, les élèves prennent connaissance des éléments liquides et solides. Par diverses expériences de mélange d’éléments et de matériaux, ils franchissent une étape importante dans la constitution d’une brique locale.

 

Journaliste, aussi passionné par les paysages de Mayotte que par sa culture. J’ai toujours une musique de rap en tête.

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