En déplacement à Mayotte, et plus particulièrement sur la zone d’aménagement concertée dite du Soleil Levant, Anne-Sophie Grave, la présidente du directoire de CDC Habitat, a signé une convention de partenariat avec la ville de Mamoudzou, dans laquelle le groupe s’engage, à travers la société immobilière de Mayotte, à construire 1.500 logements sociaux sur cinq ans dans la ville chef-lieu.
9h53. Deux femmes de ménage s’activent pour faire briller de mille feux le mur vert extérieur du bâtiment Juwa. D’une minute à l’autre, Anne-Sophie Grave, la présidente du directoire de CDC Habitat, Ahmed Ali Mondroha, le directeur général de la société immobilière de Mayotte, et Hamidani Magoma, le 2ème adjoint à la mairie de Mamoudzou en charge des projets structurants, doivent débarquer pour sillonner la zone d’aménagement concertée Hamaha dite du Soleil Levant dans le prolongement des Hauts-Vallons.
Un rendez-vous à marquer d’une pierre blanche près de dix ans après le lancement de cette vaste opération de plus de 22 millions d’euros et de 12 hectares qui porte sur la transformation d’un secteur à dominante d’exploitation de carrière de pouzzolane et agricole en un quartier de ville mixte. « Cela va être une référence pour nos concitoyens qui vont commencer à y croire », s’emballe l’élu de la ville chef-lieu, au moment de découvrir un T4 situé au quatrième étage, dans lequel vit depuis juillet dernier la famille d’Abdouramane Mbaé.
Un air de vent frais dans les immeubles et les logements
Depuis 2018, le chantier bat son plein pour sortir de terre les 185 logements locatifs très sociaux. « Nous essayons de proposer différentes typologies pour que les habitants s’y retrouvent », décrypte Stéphane Aimé, le cogérant de Tand’M Architectes, avant de présenter une varangue traversante aux invités du jour pour amener de la fraîcheur naturelle et ainsi éviter la prolifération des climatiseurs. Car oui, le projet urbain et social s’inscrit dans la perspective d’un développement durable et solidaire, en cohérence avec les engagements pris dans le dispositif d’approche environnementale de l’urbanisme.
D’où « l’accent mis sur la végétalisation aux abords des habitations pour diminuer la température ». « Y’a plein d’air », opine le père de quatre enfants. Une réflexion d’ensemble qui justifie l’utilisation de fibrociment très résistant pour éviter les noircissements ainsi que l’achat de bardages de meilleure qualité pour proposer une protection supplémentaire. Si les immeubles Hawa et Mwezi accueillent déjà leurs premiers occupants, il va falloir attendre un peu – « entre trois et six mois » selon Estelle Rousseaux, en charge de l’aménagement de la ZAC pour la SIM – pour que Juwa et Nyora en fassent de même. Pour l’heure, on note tout de même un taux d’occupation de près de 70%.
Du tertiaire, des commerces et des équipements structurants
Et ce n’est pas tout : 78 logements en accession sociale à la propriété doivent s’y greffer autour d’ici les quatre prochaines années. « Une dizaine de lots vont débuter leur construction dès 2022. » Dans le même temps, « place aux privés » qui vont également pouvoir investir puisqu’une cinquantaine de parcelles libre (à bâtir et intermédiaires) les attend de pied ferme, dans l’optique d’ajouter 250 logements. Sans oublier les 3.000 mètres carrés dédiés aux activités, notamment tertiaires, et la vingtaine de rez-de-chaussée commerciaux. Le site a également vocation à accueillir des équipements culturels et publics structurants sur près de 6.000 mètres carrés, tels qu’un groupe scolaire, une maison de quartier, un plateau sportif, ou encore une mosquée. De quoi améliorer « le cadre de vie de la population », assure Hamidani Magoma.
1.500 logements sociaux à construire d’ici 5 ans
D’ailleurs, la municipalité ne compte s’arrêter en si bon chemin. Preuve en est avec la signature ce mardi matin d’une convention de partenariat avec CDC Habitat. Le but ? Que sa filiale mahoraise depuis 2017, à savoir la SIM, construise 300 logements sociaux par an au cours des cinq prochaines années sur le territoire communal. « Nous apportons notre pierre à l’édifice pour atteindre l’objectif affiché », poursuit l’adjoint en charge de l’aménagement. Une excellente nouvelle pour Anne-Sophie Grave tant les contraintes en matière « de foncier aménagé » sont récurrentes sur l’île. Ainsi, cet engagement va rapidement augmenter de moitié le parc locatif de la SIM, composé de 2.107 logements fin 2020. Et par la même occasion réduire le temps d’attente entre le dépôt de dossier et le passage en commission d’attribution. « Il n’y a pas assez d’offres par rapport à la demande sur Mamoudzou, ce n’est pas un scoop », confirme Ahmed Ali Mondroha, le directeur de la société immobilière de Mayotte. Bientôt de l’histoire ancienne ?!