Un premier hotspot Wifi pour faire de Mamoudzou une future smart city

Dans la lignée de la dématérialisation des services, la mairie de Mamoudzou veut permettre à toutes et à tous d’accéder au réseau pour effectuer ses démarches en ligne. Ce vendredi, un projet pilote de connexion gratuite sur la place de la République a ainsi été inauguré, avant son extension possible aux autres villages de la commune.

Dans la petite assistance sous le chapiteau aux couleurs de Mamoudzou vendredi, toutes les têtes sont baissées vers les smartphones. “C’est ‘‘Ville de Mamoudzou 2’’ ?”, demande une femme à son voisin, qui vient d’effectuer la manip’ avec succès. “Ah, c’est bon ça marche !” Une à une, les petites mines satisfaites se redressent, pouce levé. Un début de victoire pour la mairie de Mamoudzou, qui annonce ce jour-là le lancement de ce projet pilote : le premier hotspot Wifi de la ville.

Le développement par le numérique est l’un des projets les plus importants de notre ville. Mamoudzou a l’ambition de devenir une smart city, et cela ne sera possible qu’avec une politique inclusive du numérique à l’échelle de notre territoire communal”, explique Soiyinri Mhoudhoir, le maire adjoint en charge du numérique. Un dispositif qui s’inscrit ainsi dans la lignée de la dématérialisation des services, censée “faciliter les démarches de nos concitoyens”, mais impensable sans une lutte efficace contre la fracture numérique, très marquée à Mayotte. D’après l’INSEE, seuls 17% des ménages disposent d’un accès haut débit à leur domicile, soit quatre fois moins que dans l’Hexagone.

Jusqu’à 50 connexions simultanées

Désormais, les 83% restants pourront effectuer leur demande d’allocation ou envoyer leurs emails depuis la place de la République à Mamoudzou, gratuitement. L’accès est en revanche limité pour exclure les sites pour adultes et ceux qui proposent des contenus violents. Pour l’instant, deux bornes Wifi reliées à la fibre permettent de quadriller une zone dans un rayon de 360 mètres, qui doit atteindre les restaurants du front de mer. Le dispositif autorise jusqu’à 50 connexions simultanées d’une heure maximum, sans dégradation de la performance. Au-delà, il faudra attendre qu’un usager se déconnecte pour pouvoir accéder au réseau.

C’est un projet pilote en phase d’expérimentation à la fois technique et sur les usages”, insiste Soiyinri Mhoudhoir. “Dans la pratique, il semble très peu probable de devoir attendre une heure pour pouvoir se connecter, il faudrait que 50 personnes se connectent en même temps. À moins du coup que vous ne cherchiez à me contredire en réunissant simultanément les 50 personnes”, accorde l’élu avec un petit sourire.

Tout cela a un coût, relativement raisonnable, si l’on compare avec les offres d’abonnement pour particuliers : 500 euros pour les premiers équipements et 2.900 euros par an d’investissements. À terme, et en fonction des résultats de cette expérimentation, la mairie envisage d’étendre le dispositif à tous les villages de la commune, en visant les espaces de vie.

Sécurité des données… sauf en cas de vol !

Pour accéder au réseau, il faut renseigner un numéro de téléphone (afin d’obtenir le code de connexion), le sexe et le lieu d’habitation, des informations qui “ne peuvent pas êtres exploitées à des fins commerciales”. Une case doit également être cochée pour donner son consentement aux conditions générales. Interrogé sur la sécurité des données, le maire adjoint assure avoir fait appel à un prestataire qui réunit les conditions définies par le RGPD, le règlement général sur la protection des données, une réglementation européenne sur laquelle la ville est par ailleurs “en plein processus de mise en conformité, qui sera finalisé d’ici la fin de l’année”. Rien ne sera mis en place, en tout cas de particulier, pour assurer la sécurité de l’usager qui aura sorti son précieux téléphone portable en pleine rue. “Nous n’allons pas mettre un policier derrière chaque personne qui veut se connecter”, lance le maire Ambdilwahedou Soumaïla, pour clore le débat.

Romain Guille est un journaliste avec plus de 10 ans d'expérience dans le domaine, ayant travaillé pour plusieurs publications en France métropolitaine et à Mayotte comme L'Observateur, Mayotte Hebdo et Flash Infos, où il a acquis une expertise dans la production de contenu engageant et informatif pour une variété de publics.

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