Un milliard d’euros sera investi d’ici 2030 pour augmenter l’offre de logements

La société immobilière de Mayotte (SIM) vise un patrimoine immobilier de 7.140 logements en 2030, contre 2.433 actuellement. Pour quasiment tripler son offre de logements, elle se fixe des objectifs ambitieux.

« La SIM a déjà amorcé une dynamique de développement très soutenue, avec en moyenne 550 logements mis en chantier chaque année », souligne Ahmed Ali Mondroha, directeur général de la société immobilière de Mayotte. D’ici 2030, l’objectif est de faire passer son parc immobilier de 2.433 à 7.140 logements. Avec l’ambition d’atteindre 4.700 logements sociaux dont 60 % « très sociaux » destinés aux Mahorais les plus fragiles. Pour y parvenir, la société d’économie mixte d’aménagement et de construction envisage d’investir un milliard d’euros durant cette période. Pour « construire, aménager, rénover, entretenir et accompagner ce développement », elle sera appuyée financièrement par CDC Habitat, filiale immobilière de la Caisse des Dépôts. « Le groupe CDC Habitat accompagne la SIM pour répondre à la diversité des besoins d’un habitat adapté et inclusif sur le territoire », souligne Anne-Sophie Grave, présidente du directoire de CDC Habitat. Cinq partenariats avec les collectivités ont ainsi été signés. Le but : « produire une offre de logements diversifiée, dans l’objectif d’une mixité sociale et fonctionnelle se traduisant notamment par des locaux d’activités, des bureaux ou des commerces en pied d’immeubles », poursuit la présidente.

1.500 logements sociaux à Mamoudzou

Avec la Ville de Mamoudzou, la SIM et CDC Habitat s’engagent notamment à produire chaque année 300 nouveaux logements sociaux en moyenne, soit une production globale de 1.500 logements d’ici 2025 à l’échelle de la commune. Pour faciliter le lancement de ces programmes, les deux premiers vont diversifier l’offre, mais également s’adapter aux modes de vie des habitants en assurant une cohérence architecturale et urbaine. Autre enjeu : favoriser un climat de sérénité aux abords de ces résidences avec l’organisation de rondes fréquentes par la police municipale, ainsi que l’éclairage public aux abords des logements de la SIM. La remise en état des voiries des ensembles immobiliers est également au programme.

En 2021 déjà, plusieurs logements et commerces ont été livrés. C’est le cas notamment dans la ZAC du Soleil Levant à Mamoudzou où une population d’environ 800 personnes est installée. Ce nouveau quartier prend vie avec l’ouverture de restaurants, d’un cabinet médical, d’une pharmacie, mais aussi d’une école de tourisme et d’une crèche. Au total, au cours de l’année, 394 logements sociaux et très sociaux ont été livrés à Mayotte dont 158 à Mamoudzou, 118 à Dzaoudzi-Labattoir, 56 à Dembéni, 36 à Chirongui et 26 à Tsingoni. 569 logements ont été mis en chantier sur la même période. Ils ont permis de créer 330 emplois sur l’année, en lien avec 200 entreprises mahoraises du secteur du BTP.

Des objectifs environnementaux

Des objectifs environnementaux sont aussi fixés pour les nouveaux programmes immobiliers, notamment au sujet de l’efficacité énergétique, par la réduction de la consommation. Les dispositifs mis en place concernent l’isolation des parois et toitures, la protection solaire des baies, l’usage de la brique de terre compressée, l’eau chaude solaire, les brasseurs d’air ou les ampoules basse consommation. L’objectif est également de déployer l’utilisation de matériaux bas carbone tels que la brique de terre, à la fois pour maintenir une homogénéité des quartiers, mais également pour favoriser les circuits-courts. « La SIM s’engage dans une démarche vertueuse, avec des actions qui portent sur l’économie d’énergie dans tous les programmes neufs. L’usage de matériaux locaux, la récupération de l’eau de pluie, l’autoconsommation de l’énergie solaire photovoltaïque, sont des dispositifs intégrés dans la conception », souligne Ahmed Ali Mondroha, directeur général de la SIM.

La SIM souhaite en effet utiliser l’énergie solaire photovoltaïque pour l’eau chaude, l’éclairage des communs et les machines à laver, mais également réutiliser des matériaux issus de la déconstruction des maisons ou bâtiments, tel que la pierre pour le remplissage des gabions, le bois de la charpente pour les aménagements extérieurs et clôtures, les blocs en béton (concassage) pour les fonds de forme des cheminements piétons ou les tôles pour les clôtures de chantier.

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